stray-bullets

Blam, Bang, Boom !

Mercredi 2 février 2011 à 18:42



Australia
Sorti le 24 décembre 2008 au cinéma, disponible en DVD et Blu-ray.
De Baz Luhrmann.
Avec Nicole Kidman, Hugh Jackman, David Wenham...
Tous publics.




http://stray-bullets.cowblog.fr/images/australiaposter.jpg

Bienvenue à la projection du nouveau film de Baz Luhrmann, produit comme toujours par Kleenex, et conseillé en cas de sinus bouchés. 

Le drame à la Luhrmann, ça n'a vraiment fonctionné avec moi qu'avec Moulin Rouge, devant lequel, je le confesse, j'ai dû épuiser un stock impressionnant de mouchoirs. Malheureusement, Australia n'a pas la grandeur de Moulin Rouge, et malgré la prestation à saluer de ses deux acteurs principaux, ainsi que la magnificence du décor, il ne touche pas vraiment son but.

Comme toujours chez Luhrmann, on se retrouve avec des personnages à la fois drôles et touchants, maladroits, passionnés, que les circonstances mettent à l'épreuve. Ce qui m'a vraiment emballée tout au long du film, c'est le profond "background" historique, à savoir l'Australie à l'époque de la Seconde Guerre Mondiale, et à l'époque des politiques d'intégration des aborigènes, qui a mené à la tristement célèbre "Stolen Generation". D'ailleurs, le film traite ouvertement le problème du racisme, ainsi que du décalage des univers, celui de l'aristocratie anglaise qui débarque dans l'univers de l'Australie profonde des éleveurs, et qui se confronte à celui des aborigènes. Par ailleurs, ce dernier milieu est à mon goût un peu trop entouré de mysticisme pour se vouloir vraiment crédible.

Puisqu'il faut bien commencer par quelque chose, saluons d'abord le travail réalisé sur la mise en valeur des paysages, grandioses, et les moments les plus intenses du film sont sans aucun doute ceux de ces grandes scènes d'extérieur, et de poursuite à cheval.
L'interprétation de Nicole Kidman et de Hugh Jackman est impeccable, mais les seconds rôles sont assez intéressants pour que le film ne tourne pas uniquement autour d'une love story contrariée.

Malheureusement, le film est bien trop long, et aurait pu se contenter de développer une intrigue plus rassemblée plutôt que de diviser le film de la sorte, à savoir, la première heure et demie pour la love story, la deuxième heure pour la mettre en branle, courir après un gamin, séparer tout le monde, faire pleurer le public, et repartir pour un happy ending nuancé. Bref, cette deuxième heure est de trop, malgré les scènes de guerre impressionnantes. A force de vouloir pousser le pathos, Australia lasse son monde. On finit par en avoir assez de trop de malheurs, et de personnages qu'on croit mort à tour de rôles pour finalement réapparaître sans une égratignure avec ce qu'il faut de violons pour émouvoir un troupeau de bourreaux. La deuxième partie du film est bourrée de longueurs et tente de faire rebondir l'intrigue sans y parvenir, à l'inverse d'une première partie où l'on ne cessait de découvrir quelque chose. On se retrouve avec l'impression d'un démarrage très fort du film, qui amène son spectateur du point A au point B, et quand on se retrouve avec tous les éléments d'une fin, on repart pour une autre heure de film qui cherche à cacher par tous les moyens possibles son essoufflement.

Australia est un film qui aurait gagné à être plus court, et ainsi plus percutant, plus explosif. En s'étirant en longueur, il retombe dans des clichés du film de guerre et de romance déjà trop vus, sans parvenir non plus à les traiter de manière originale, ce qui faisait pourtant la force des films de Lurhmann.


Lundi 31 janvier 2011 à 22:23



http://stray-bullets.cowblog.fr/images/OMG.jpg

Voilà, vous vous en tapez sûrement, et évidemment, ça ne veut rien dire, mais faire partie des 390 contacts Facebook d'un génie, pour moi ça n'est pas rien.

Amazing Yannick :) Continue de m'envoyer du rêve !

Lundi 31 janvier 2011 à 17:34


Dragons (How to train your dragon)
Sorti au cinéma le 31 mars 2010, disponible en DVD et blu-ray.
De Chris Sanders, Dean Deblois.
Avec les voix de Jay Baruchel, Gerard Butler...
Tous publics.


http://stray-bullets.cowblog.fr/images/howtotrainyourdragonposterpromo3USA.jpg

En allant voir Dragons, je ne m'attendais vraiment pas à sortir avec une telle banane. Bien que je sois une fervente admiratrice des films d'animations qu'ils soient Dreamworks ou Pixar, avec tout de même une préférence pour Pixar, le pitch de Dragons me semblait s'adresser à un public peut-être un peu jeune pour que le film touche des spectateurs plus âgés. Mais, comme le disait si justement Yannick Dahan, y a que les cons qui ne changent pas d'avis, et j'ai eu tout le loisir de m'apercevoir qu'il aurait été complètement idiot de ne pas aller prendre son pied devant cette petite merveille d'animation, que je vous conseille vivement d'acheter en DVD ou Blu-ray (si vous êtes un de ces veinards qui possèdent le système adéquat !), il réjouira votre petit frère comme votre grand-mère !

Bref, j'arrête de faire de la pub, on va me taxer d'avoir été payée par les studios. 

J'ai été voir Dragons en 3D, et vous vous dites peut-être que la 3D, le must-have de tous les derniers blockbusters qui se respectent, n'est qu'un gadget ridicule pas franchement utile et qui n'a servi qu'à vous extirper avec pertes et fracas, 3 euros de plus ! Eh bien non, et tout comme Toy Story 3 plus récemment, et à l'inverse d'un Choc des Titans à la 3D tout aussi utile qu'un scénario à un film porno, Dragons peut se targuer d'avoir réussi son pari visuel et esthétique, en délivrant un produit fini d'une rare beauté, et qui vous transporte et vous intègre directement à son monde fantastique. Dès les premières images, on en prend plein les mirettes : paysages magnifiques, couleurs chatoyantes, fluidité de l'animation, ... tout cela accompagné par les scores de John Powell (nominé aux Oscars) et dont vous pourrez trouver un extrait ou deux en fin de critique. La musique, puisqu'on y est : bon, le critère "Nominée aux Oscars" devrait vous suffire, mais comme vous êtes (peut-être) des lecteurs exigeants comme on en trouve parfois, sachez qu'elle est vraiment de toute beauté, l'une des plus réussies à mes yeux pour un film d'animation, et un des chef-d'oeuvres du maître John Powell qui n'en finit plus de nous surprendre.

L'animation des visages et en particulier des yeux est absolument magnifique, si ce n'est parfaite : cela rend les personnages extrêmement vivants, attachants, et leur confère également des caractères plus profonds. Je vous le dis, les yeux de Krokmou (le petit dragon noir de l'affiche) vous foutent la chair de poule, et on voudrait bien le ramener à la maison. Il a de vrais yeux de chat. Mais ça n'a rien à voir.
Niveau histoire, rien à dire : les rebondissements sont nombreux, et on aurait presque tendance à trouver que le film passe trop vite ! L'humour est omniprésent, dans les dialogues, dans toutes les situations, mais aussi l'émotion, vive, à en juger par certaines réactions d'enfants (et comment les blâmer, les personnages sont tellement attachants...).

Au final, on obtient un film à voir et revoir toujours avec le même plaisir, qui vous fait littéralement planer, dont on peut écouter la musique dans les transports en commun, et qu'on peut projeter en famille ou entre potes. Une vraie réussite à tous les niveaux.

BONUS : Quelques extraits de la bande-originale, comme promis. Vous pouvez retrouver l'intégralité de la BO sur Deezer, en cliquant ici.










Vendredi 28 janvier 2011 à 16:44


Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (You will meet a tall dark stranger)
Sorti au cinéma le 6 octobre 2010.
De Woody Allen.
Avec Naomi Watts, Anthony Hopkins, Josh Brolin...
Tous publics.



http://stray-bullets.cowblog.fr/images/VousAllezRencontrer.jpg


Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu semblait renouveler quelque peu le cinéma de Woody Allen. Je n'étais pas une réelle fan de ses  films Scoop ou encore Match Point, que je trouve fades et sans grand intérêt, mais j'avais beaucoup apprécié Vicky Cristina Barcelona et Le Rêve de Cassandre.

Je suis déjà un peu plus emballée par Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, que j'ai trouvé, pour une fois, réellement intéressant dans ses personnages, dont les relations sont plus complexes, et qui se croisent et se recroisent tout au long du film. Ce principe d'intrigues croisées n'est pas nouveau, il est exploité à foison dans certaines comédies anglaises comme Love Actually, et Woody Allen, sans renouveler le procédé, l'exploite de manière très fluide, avec un réel soin apporté aux raccords entre les scènes : raccords dans le jeu des acteurs, dans les dialogues, dans la musique, voire dans le mouvement de la caméra, on passe d'une intrigue à une autre sans rupture, ce qui donne à cet entremêlement d'inrtigues (amoureuses, familiales...) une continuité et l'impression de n'avoir affaire qu'à un seul fil rouge du début à la fin. Le film a également une dimension comique, ou tragicomique, et on si on ne rit pas souvent, au moins le cynisme des personnages et le décalage entre eux parviennent à nous faire sourire assez souvent.

Chaque personnage a sa spécificité, et ils évoluent tous au cours du film, ce qui est assez intéressant. Mais peu d'entre eux provoquent réellement l'empathie, et en réalité, ils sont majoritairement insupportables. Peut-être était-ce vraiment volontaire, mais le résultat de ceci est qu'on ne parvient pas à se sentir concerné par les problèmes des personnages. Le film dure .... et on pouvait s'attendre à ce que dans ce laps de temps, Woody Allen parvienne à créer une nouvelle situation pour ses personnages. Mais à la fin du film, on se retrouve avec des personnages qui ont absolument tous mis leur vie en l'air (divorces, mariages, changement de boulot, etc...), mais dont un seul bénéficie d'un retour à l'équilibre. Toutes les autres intrigues sont malheureusement laissées pour compte. Evidemment, cela pourrait être un appel à l'imagination du spectateur, mais l'absence totale de "pistes" sur lesquelles on pourrait "lancer" les personnages et s'imaginer leur destin confère davantage l'impression que les idées ont réellement manqué ! Des personnages dans des situations difficiles, voire carrément périlleuses pour certains, et qui sont finalement abandonnés par le film, avec un unique gros plan sur leurs visages à la fin de leurs dernières scènes. On est en droit d'être déçus par ce délaissement des personnages qu'on a suivi jusque là, et on reste à la fin sur une sensation d'inachevé et d'insatisfaction. Le minimum pour ce genre de films, fondés sur les caractères des personnages, aurait été de leur donner toute leur dimension, plutôt que d'en esquisser les traits, et au moment où l'intrigue autour d'eux et leurs caractères deviennent intéressants, de faire s'achever le film.

On arrive à la fin du film comme on arriverait au milieu de celui-ci : lors du fondu au noir final, on s'attendrait presque à voir apparaître un carton "To be continued...", tellement on a du mal à s'imaginer que le film puisse se finir sur autant de situations de crises non résolues et à peine entamées. On reste sur une déception.

D'un point de vue technique, outre les raccords bien travaillés, le film n'est pas particulièrement original, excepté pour quelques plans séquences dynamiques qui parviennent à nous intégrer à l'univers des personnages. Certains procédés relèvent carrément du cliché, comme le stéréotype des voisins qui s'épient l'un l'autre, entraînant fascination mutuelle et dimension érotique (le film Two Lovers de James Gray est entièrement basé sur ce stéréotype).

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu n'est ni une prouesse d'interprétation (aucun acteur ne se distingue vraiment, pas même un Anthony Hopkins qui refuse de vieillir), ni technique, ni scénaristique. Il se regarde agréablement, mais laisse un goût amer d'inachevé, ce qui est regrettable pour un réalisateur aussi plébiscité que Woody Allen !

Jeudi 27 janvier 2011 à 21:30


Les Fils de l'homme (Children of Men)
Sorti au cinéma le 18 octobre 2006, disponible en DVD et blu-ray.
De Alfonso Cuaron.
Avec Clive Owen, Julianne Moore, Michael Caine...
Accord Parental.


http://stray-bullets.cowblog.fr/images/childrenofmenposter.jpg


L'apocalypse au cinéma a été décrite de toutes les manières possibles et inimaginables, mais jamais avec une résonance aussi puissante que dans Les Fils de l'homme. En effet, dans ce film, nulle prédiction maya, nul bouleversement climatique, arrivée d'aliens, ou Jugement Dernier. Les Humains n'ont plus de futur car ils ne peuvent plus faire d'enfants. Quoi de pire, je vous le demande ?!

Basé sur le livre de P.D. James, le film nous plonge dans un univers de violence, de désespoir, gris et dangereux. Le monde s'est effondré, et des immigrés tentent par milliers d'accéder à l'Angleterre, le seul endroit sur Terre encore à peu près civilisé. 
Voilà donc l'Angleterre transfigurée par Cuaron qui en fait un pays du quart-monde, qu'il filme caméra à la main, tout le film, nous donnant une impression d'instabilité dans tous les sens du termes, de mouvement permanent, d'insécurité.
Les longs et HALLUCINANTS plan-séquences nous font vivre l'expérience en même temps que les personnages, et constituent un challenge technique impressionnant, d'ailleurs, pour ceux qui comme moi ont investi dans l'édition collector, jetez un oeil au making-of de ces scènes, c'est juste "blow-minding". L'interprétation de Clive Owen est bluffante, tout comme celle de Claire-Hope Ashitey. Voir Michael Caine à l'écran est toujours un réel plaisir également.

De rebondissements en rebondissements, Les Fils de l'homme prend une dimension de plus en plus dramatique. Les dernières dix minutes du film se passent de commentaires, on retient simplement son souffle.
Il est certain qu'une seule projection de ce film ne peut suffire à nous en faire prendre toute la dimension. Cuaron prend le meilleur du film auteuriste, et le meilleur du blockbuster, et entremêle les deux jusqu'à obtenir un film novateur, à la réalisation fluide et à la dimension presque documentariste (on se croirait parfois littéralement dans un reportage de guerre) et en tout cas hyper-réaliste. 

Alfonso Cuaron parvient à nous faire ressentir puissance dix mille le désespoir et la tristesse d'un monde sans futur et d'hommes sans espoir, et on peut en prendre toute la mesure à la fin du film. Toutefois, le film conserve son aspect dramatique jusqu'au bout, et ne délivre pas vraiment de message d'espoir. A nous de prendre toute la mesure de ce que représenterait un avenir sans enfants.
Il n'y a bien que Les Cahiers du Cinéma et Le Point pour ne pas reconnaître la puissance d'une telle oeuvre. A voir et revoir, absolument.

<< Page précédente | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | Page suivante >>

Créer un podcast