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Blam, Bang, Boom !

Lundi 21 octobre 2013 à 12:14





Ted
De Seth MacFarlane.
Sorti au cinéma le 10 octobre 2012,
Avec Mark Wahlberg, Mila Kunis...
Tous publics.
 
 
 
 
 
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On s'attaque à LA comédie irrévérencieuse par excellence ! Ted est un petit morceau de dynamite comique qu'on voit et revoit avec plaisir. 
 
Seth MacFarlane, connu pour American Dad à la télévision et le créateur de Family Guy, a fait de Ted un joli conte aux apparences trash et vulgaires, sans oublier de se moquer d'Hollywood et en taclant un paquet de ses congénères au passage. On est donc bien loin des clichés du genre, et on sort de ce film avec l'impression de s'être divertis presque intelligemment, en dépit du côté bien "tape dans le lard" de cette comédie. 
 
 

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La grande différence entre Ted et les comédies (y compris romantiques) plus "classiques", c'est que l'humour employé ici se rit bien des conventions et du politiquement correct : blagues raciales, homosexualité, religion, drogues et abus en tout genre, sans compter les tacles directement adressés à d'autres acteurs (Brandon Routh, Taylor Lautner...), bref, tout y passe. Si on rit parfois un peu jaune, on se marre franchement la plupart du temps. En faisant passer son message par le biais d'un ourson animé par magie, Seth MacFarlane revisite le genre de la fable et se permet d'aller très loin dans le ton. Ted est donc extrêmement drôle et rafraîchissant, novateur, et s'impose par son franc-parler. 
 
 
Bien que le film soit globalement très divertissant, le scénario lui, reste assez classiquement celui d'une comédie romantique : un couple amoureux, une femme qui attend le mariage, et un homme qui reste un peu un ado dans sa tête, des éléments perturbateurs, et une résolution en forme de happy end, bref, on reste dans l'attendu. 
 
 
Ted est donc un film drôle et fun, mais s'il n'est pas non plus surprenant de bout en bout, il a au moins le mérite de se différencier de ses congénères par son ton et ce qu'il se permet en termes d'humour et de gags. A voir en VO !

Vendredi 28 janvier 2011 à 16:44


Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (You will meet a tall dark stranger)
Sorti au cinéma le 6 octobre 2010.
De Woody Allen.
Avec Naomi Watts, Anthony Hopkins, Josh Brolin...
Tous publics.



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Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu semblait renouveler quelque peu le cinéma de Woody Allen. Je n'étais pas une réelle fan de ses  films Scoop ou encore Match Point, que je trouve fades et sans grand intérêt, mais j'avais beaucoup apprécié Vicky Cristina Barcelona et Le Rêve de Cassandre.

Je suis déjà un peu plus emballée par Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, que j'ai trouvé, pour une fois, réellement intéressant dans ses personnages, dont les relations sont plus complexes, et qui se croisent et se recroisent tout au long du film. Ce principe d'intrigues croisées n'est pas nouveau, il est exploité à foison dans certaines comédies anglaises comme Love Actually, et Woody Allen, sans renouveler le procédé, l'exploite de manière très fluide, avec un réel soin apporté aux raccords entre les scènes : raccords dans le jeu des acteurs, dans les dialogues, dans la musique, voire dans le mouvement de la caméra, on passe d'une intrigue à une autre sans rupture, ce qui donne à cet entremêlement d'inrtigues (amoureuses, familiales...) une continuité et l'impression de n'avoir affaire qu'à un seul fil rouge du début à la fin. Le film a également une dimension comique, ou tragicomique, et on si on ne rit pas souvent, au moins le cynisme des personnages et le décalage entre eux parviennent à nous faire sourire assez souvent.

Chaque personnage a sa spécificité, et ils évoluent tous au cours du film, ce qui est assez intéressant. Mais peu d'entre eux provoquent réellement l'empathie, et en réalité, ils sont majoritairement insupportables. Peut-être était-ce vraiment volontaire, mais le résultat de ceci est qu'on ne parvient pas à se sentir concerné par les problèmes des personnages. Le film dure .... et on pouvait s'attendre à ce que dans ce laps de temps, Woody Allen parvienne à créer une nouvelle situation pour ses personnages. Mais à la fin du film, on se retrouve avec des personnages qui ont absolument tous mis leur vie en l'air (divorces, mariages, changement de boulot, etc...), mais dont un seul bénéficie d'un retour à l'équilibre. Toutes les autres intrigues sont malheureusement laissées pour compte. Evidemment, cela pourrait être un appel à l'imagination du spectateur, mais l'absence totale de "pistes" sur lesquelles on pourrait "lancer" les personnages et s'imaginer leur destin confère davantage l'impression que les idées ont réellement manqué ! Des personnages dans des situations difficiles, voire carrément périlleuses pour certains, et qui sont finalement abandonnés par le film, avec un unique gros plan sur leurs visages à la fin de leurs dernières scènes. On est en droit d'être déçus par ce délaissement des personnages qu'on a suivi jusque là, et on reste à la fin sur une sensation d'inachevé et d'insatisfaction. Le minimum pour ce genre de films, fondés sur les caractères des personnages, aurait été de leur donner toute leur dimension, plutôt que d'en esquisser les traits, et au moment où l'intrigue autour d'eux et leurs caractères deviennent intéressants, de faire s'achever le film.

On arrive à la fin du film comme on arriverait au milieu de celui-ci : lors du fondu au noir final, on s'attendrait presque à voir apparaître un carton "To be continued...", tellement on a du mal à s'imaginer que le film puisse se finir sur autant de situations de crises non résolues et à peine entamées. On reste sur une déception.

D'un point de vue technique, outre les raccords bien travaillés, le film n'est pas particulièrement original, excepté pour quelques plans séquences dynamiques qui parviennent à nous intégrer à l'univers des personnages. Certains procédés relèvent carrément du cliché, comme le stéréotype des voisins qui s'épient l'un l'autre, entraînant fascination mutuelle et dimension érotique (le film Two Lovers de James Gray est entièrement basé sur ce stéréotype).

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu n'est ni une prouesse d'interprétation (aucun acteur ne se distingue vraiment, pas même un Anthony Hopkins qui refuse de vieillir), ni technique, ni scénaristique. Il se regarde agréablement, mais laisse un goût amer d'inachevé, ce qui est regrettable pour un réalisateur aussi plébiscité que Woody Allen !

Mercredi 26 janvier 2011 à 15:20


Le problème avec ce genre de films, c'est que les faire rentrer dans des cases est dangereux, et qu'un seul genre ne peut suffire à les contenir...



Scott Pilgrim (Scott Pilgrim vs. the World)
Sorti au cinéma le 1 décembre 2010.
De Edgar Wright.
Avec Michael Cera, Mary Elizabeth Winstead, Jason Schwartzmann...
Tous publics.


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Un bide complet à sa sortie en salles. A peine distribué, Scott Pilgrim a été un échec pour le réalisateur génialissime Edgar Wright, qui avait pourtant  fait ses preuves (et plus que ça) avec Shaun of the Dead et Hot Fuzz. Autant dire qu'on espérait une distribution, une promotion et un nombre d'entrées bien meilleurs que ça ! Et ça n'a pas été le cas. Si la critique n'a pas été désastreuse loin de là, le film était malheureusement étiqueté "Film de Geek" bien avant les premières images. Si pour Tron Legacy, cet étiquetage n'aura pas d'influence néfaste, il a fait un désastre pour Scott Pilgrim. Fidèle au comics original, Scott Pilgrim n'a pas réussi à toucher un public large, et c'est assez désespérant.
Si vous l'avez raté en salles, vous pourrez vous rattraper en l'achetant illico-presto en DVD ou en blu-ray.
Car quoi qu'on en dira, ce film est un chef d'oeuvre, et on en parlera encore dans dix ans comme d'une référence.

Scott Pilgrim s'impose comme un bijou d'inventivité, à tous les niveaux de la création. Le scénario est rythmé de A à Z, aucune longueurs, car si http://stray-bullets.cowblog.fr/images/scottpilgrimmovie.jpgl'intrigue ne repose pas sur des rebondissements et des twists en série, il est emmené par ses personnages décalés, drôles, touchants... 
Cascades en série, bastons à la Street Fighter hallucinantes, effets visuels d'une beauté et d'une fluidité incomparables, Scott Pilgrim affiche clairement son inspiration vidéoludique, sur le plan du scénario, du look des personnages, mais aussi au niveau de la mise en scène, qui n'a rien à envier aux plus grands gameplays de l'histoire du jeu vidéo. Les combats ne se ressemblent jamais, et à chaque "Evil Ex" rencontré, c'est un véritable festival, pour le plus grand plaisir de nos petites pupilles écarquillées ! Et puis, voir le jeune Michael Cera, gueule d'innocent  gentiment benêt dans Juno, déjà beaucoup moins dans Be Bad !, est définitivement exceptionnel dans ce rôle d'amoureux transi, mais aussi complètement bad-ass quand la situation l'impose !
L'esthétique est irréprochable, et même absolument parfaite, doublée d'une grande originalité dans les cadrages. Les dialogues, dont chaque réplique est susceptible de devenir culte, sont d'une grande finesse, distillant un humour à l'anglaise comme on l'aime.


Musiques électro, rock'n'roll et chiptunes accompagnent le tout, concédant encore davantage au film une dimension "jeu vidéo" prononcée, sans oublier d'être méchamment drôle !

Scott Pilgrim est un de ces films qui instaurent à eux-seuls un nouveau genre, ou plutôt, qui transcendent tellement la classification cinématographique, qu'ils en deviennent des précurseurs, et leurs réalisateurs des visionnaires. Edgar Wright s'affiche clairement comme un réalisateur en avance sur son temps, peut-être un peu trop pour rencontrer le succès qu'il mérite, qui impose de nouveaux standards cinématographiques, et force le respect. Sa connaissance aigüe de la culture pop et son talent pour l'écriture de la comédie lui font nous proposer un film quelque peu hybride, transgenres, mais dont chaque élément, chaque aspect, prend forme et, malgré le résultat  explosif du mélange des codes, reste parfaitement cohérent, surprenant, enthousiasmant. 
 

Mercredi 26 janvier 2011 à 14:26

Good Morning England (The Boat that Rocked)
Sorti au cinéma le 6 mai 2006, disponible en DVD et blu-ray.
De Richard Curtis.
Avec Philip Seymour Hoffman, Rhys Ifans, Bill Nighy...
Tous publics.


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Qu'on se le dise, les Anglais sont très, mais alors très très forts pour la comédie. 
Good Morning England est à mes yeux la plus aboutie de toutes celles réalisées par Richard Curtis. Non seulement le film est pour moi le plus drôle de tous, mais il est également le plus ambitieux, et le mieux écrit. Il est inutile de s'éterniser sur ce petit bijou, qui nous fait passer successivement du rire aux larmes, et dont on ressort tout béat, et en hésitant presque à relancer le film encore une fois !

Dès le générique, Good Morning England nous transporte à l'âge d'or du rock'n'roll, et, qu'on l'ai connu ou non, ce film sent bon la nostalgie : atmosphère déjantée, costumes flashy, drogue et alcool, et bien entendu, les morceaux de rock, tous plus géniaux les uns que les autres...
Tous les personnages, sans exception, sont attachants, hilarants, et on peut dire que Richard Curtis a su s'entourer de la crème de la crème pour ce film... Seymour Hoffman, Nighy, Frost... et quelques apparitions comme l'actrice Emma Thompson, qui, si on ne la voit qu'une dizaine de minutes à peine, crève l'écran en mère rock'n'roll, attachante malgré son sens curieux de l'éducation !
Le film prend très souvent des effets "clipés" (cf. la merveilleuse scène de l'enterrement de vie de garçon de Simon), et en cela même, on peut se dire que le boulot de montage a dû être conséquent : l'impression de dynamisme qui se dégage de tout ce film nous donne littéralement envie de danser devant l'écran.
La bande-originale est d'une rare qualité, pour les fans de rock qui se respectent, elle peut même être un véritable challenge pour un blind test !

En bref, si le film ne tourne pas autour d'une intrigue très très précise (la tentative de rendre illégales les radios pirates), mais alterne davantage les scènes cultes, on en retiendra les répliques par coeur et on continuera à sourire en y repensant ! Good Morning England dure 2h15, qui passent à une vitesse hallucinante, pas une longueur, pas un mot, un geste de trop.
LE film anti-cafard par excellence, à conserver chez soi pour les longues soirées en hiver, et les moments entre potes ou en famille !

Et parce que vous êtes sages, ce petit morceau, à mon avis le morceau de la scène la plus merveilleuse du film, pour finir en beauté !



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