stray-bullets

Blam, Bang, Boom !

Dimanche 27 mars 2011 à 22:20




The Descent
Sorti au cinéma le 12 octobre 2005
De Neil Marshall.
Avec Natalie Jackson Mendoza, Shauna Macdonald...
Interdit aux moins de 16 ans.

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On s'attaque à un film qui vous fera réfléchir à deux fois avant d'aller suivre votre copine dans une expédition de spéléologie ! Car The Descent n'a d'autre but que de dézinguer joyeusement son casting dans les profondeurs de la terre. Jouant sur une peur inconsciente, celle du noir, et donc de l'inconnu, le film nous plonge dans un univers de ténèbres propice à la surprise.

Le spectateur ira de sursaut en sursaut, d'autant que l'action est très lente au début, et que l'effet de retardement accentue le suspense insoutenable, à savoir : que va-t-il arriver à notre joyeuse équipe de têtes brûlées ? Pourtant pas extrêmement original dans son idée de départ, The Descent réussit pourtant le tour de force de présenter une mise en scène des plus surprenantes : en effet, les cadrages sont toujours très très resserrés, avec un gros jeu sur le hors-champ et l'arrière-plan aussi, un gros boulot sur le son (même si les bruits des "créatures" se rapprochent un peu trop du crapaud parfois). Du gore, oui, beaucoup, avec une magnifique scène hommage à Suspiria de Dario Argento, mais toujours utilisé de manière intelligente et qui ne tombe jamais dans l'excès. Mention spéciale au casting, où chaque fille, parfois un peu stéréotypée certes (la tête-brûlée, l'intello, etc...), est incarnée par une actrice qui se donne à fond.

A vouloir maintenir l'action dans l'obscurité, le film est parfois un peu trop sombre, mais compte-tenu du niveau du trouillomêtre, on va dire que ça ne dérange pas. La présence d'une caméra-vidéo apportée par l'une des filles de l'équipe permet la traditionnelle scène en nightshot (élémentaire, mon cher Watson, que serait un film d'horreur moderne sans une scène en nightshot ?), mais celle-ci ne dure pas trop longtemps pour devenir trop stéréotypée, et elle sert le propos avec justesse.

Seul gros bémol, la fin française pue des fesses tellement elle tombe comme un cheveu sur la soupe (faudrait savoir ce que vous voulez les gens...) et elle donne l'impression d'un manque total d'idée pour finir le film.

En bref, un bon film d'horreur, efficace, simple dans son scénario mais pas simpliste, parfois prévisible mais jamais ennuyeux, qui joue sur les codes du genre sans jamais tomber dans le cliché. The Descent atteint son objectif : vous faire passer une bonne soirée de flippe.




Mardi 25 janvier 2011 à 22:19

 
Piranha 3D (Piranha 3D)
Sorti au cinéma le 1 septembre 2010, disponible en DVD et blu-ray à partir du 22 février 2010.
De Alexandre Aja.
Avec Elisabeth Shue, Adam Scott, Jerry O'Connell...
Interdit aux - 12 ans.

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Amateurs de gore décomplexé, de morts à la con et de sexy provocateur, réjouissez-vous. Alex Aja has returned, and. He. Kicks. Ass.
Le petit génie français, expatrié aux States depuis Haute Tension, n'en finit plus d'étonner, et de faire se frotter les mains aux Ricains qui s'en mettent plein les fouilles grâce à lui. Sans vouloir faire la mauvaise tête, il fait partie de ceux qu'on aurait pas dû laisser partir, personnellement, je l'aurais volontiers enfermé dans ma cave. Ce qui est fait est fait, et il semble ne pas regretter son choix. Et Piranha 3D est la preuve qu'on peut être à la fois un geek, et avoir de la suite dans les idées. 

Le film est à prendre au second, voire troisième, voire dix millième degré. Si tu n'as pas d'humour et que voir [SPOILER] Eli Roth , excellent en animateur de concours de t-shirts mouillés se faire éclater la gueule [/SPOILER] ne te fait pas rire, passe ton chemin. Car ce film se présente à la fois comme une comédie américaine dans ce qu'elle a de plus typique (bodily functions, principes de la low comedy, sexe, crade, et autres), et comme un film de genre à la fois (gore, tripes, blondes au buffet de la poiscaille). En effet, ça ressemble à un vieux fantasme de geek, et Aja ne l'a pas nié. Il n'empêche que le résultat de ce curieux mélange est un film qui tient son intrigue, parvient à surprendre, et qui nous fait osciller entre dégoût et franche rigolade, et même les deux en même temps.
Aja annonce le ton dès les premières minutes : hommage à ses acteurs, à ses réalisateurs fétiches, mais aussi thèmes du film très vite mis en place (du sexe, du fun, du gore !), on a l'idéal du film à regarder entre potes pour se détendre avec une bonne bière et du popcorn. 

Côté technique, Alexandre Aja confirme qu'il est capable d'être original dans sa mise en scène comme dans son cadrage, avec semble-t-il une utilisation rationnelle de la 3D (ce qui n'est pas le cas de tous les films usant de cette technologie...). Du côté esthétique, du coup, c'est une jolie réussite, avec des images franchement pas moches du tout (cf. scène du ballet aquatique par exemple), et je ne parle même pas de cette hallucinante scène de massacre, le point d'orgue du film, qui est tout simplement une leçon de cinéma sur la manière d'utiliser les moyens dont dispose l'industrie cinématographique, et qui a dû nécessiter un travail de coordination et de préparation, ainsi que de montage, impressionnant.

Les personnages, dont certains sont carrément à caractère exceptionnel (cf. le personnage du manager, juste hilarant !), sont très stéréotypés (la bimbo, le manager drogué, le jeune lycéen torturé entre ses pulsions et son affection...), mais jamais ridicules (ou alors seulement lorsque voulu par le scénario), et on ne peut rien reprocher à la direction d'acteurs et l'interprétation.

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En bref, si on a l'impression d'assister à la projection d'un film "référence", ça n'est pas juste un hasard, Alexandre Aja ayant insufflé au scénario des éléments issus de sa propre culture. On peut s'amuser à repérer dans le film les différents éléments, sans jamais crier au plagiat, le réalisateur étant suffisamment doué pour jouer avec les codes des genres qu'il utilise sans jamais tomber dans le cliché rébarbatif, mais au contraire, en les présentant de telle manière que, nous apparaissant comme des évidences, ils nous permettent de mieux apprécier toute la dimension parodique et fun du film.

Par ailleurs, l'excellent accueil de la critique française (y compris la presse, c'est dire !) montre à quel point il est possible d'apprécier ce film à l'humour outrancier, et que le public français est lui aussi capable de laisser son cerveau au guichet de temps en temps.

 
 
Ci contre : un Alexandre Aja en maillot de bain qui a l'air de bien s'amuser avec ses piranhas en plastique et ses jolis gros jouets.

 

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