stray-bullets

Blam, Bang, Boom !

Mercredi 16 octobre 2013 à 12:00

 
Argo
De Ben Affleck,
Sorti au cinéma le 7 Novembre 2012.
Avec Ben Affleck, Bryan Cranston...
Tous publics avec avertissement.


http://stray-bullets.cowblog.fr/images/argo600C.jpg
 
 
 

Acclamons tous bien fort Canal + qui m'a une fois de plus permis de rattraper mon retard. J'ai loupé Argo au cinéma, et j'aurais pu m'en mordre les doigts bien longtemps s'il n'avait pas été diffusé à la télé. Bref, je vous raconte ma vie, mais ça ne va pas durer, rassurez-vous.


Rentrons donc dans le vif du sujet. Argo est un film qui envoie du lourd, j'en tiens pour preuve les récompenses qu'il a remporté (14 prix, et 9 nominations dans les festivals), dont le César du meilleur film étranger, ainsi que l'Oscar du meilleur film, du meilleur scénario adapté et du meilleur montage. Le film étant adapté d'une affaire déclassifiée en 1997, il prend volontairement un aspect très documentaire, surtout dans sa première partie, les images étant volontairement dégradées pour donner un look "image d'archive". Ben Affleck a choisi de filmer au plus près, ce qui est particulièrement impressionnant dans la scène d'invasion de l'ambassade. Le film commence donc très fort sans taper dans le spectaculaire hollywoodien classique. Ce qui est particulièrement appréciable, notamment dans la scène d'exposition, c'est que le film choisi de ne pas mettre les USA sur un piédestal de cristal, mais bien de présenter des faits : y compris le rôle joué par les Etats-Unis dans la révolte iranienne. Certes, dans la deuxième partie du film, le regard est un peu moins critique, et le film plus orienté sur l'aspect thriller/espionnage, avec un réel suspense, mais moins historique, sans tomber dans le divertissement pur. Le film n'est pas totalement dénué d'humour, le duo John Goodman/Alan Arkin étant particulièrement génial, malgré le sérieux du sujet. La musique, signée Alexandre Desplat (Cocorico !) est très belle même si elle n'est pas omniprésente. 

http://stray-bullets.cowblog.fr/images/image015.jpg

Le film dure presque deux heures mais comme le rythme est très soutenu, le temps passe à toute vitesse. Les dix dernières minutes sont d'un suspense hallucinant. Au-delà de ça, Argo a énormément recours à l'incrustation d'images de médias de l'époque via les télévisions, ce qui ancre bien l'histoire dans le temps et la réalité de l'époque. 

Evidemment, Argo ne serait pas ce qu'il est sans une interprétation solide et sans faille, portée par un Ben Affleck étincelant de pudeur et de retenue, et Bryan Cranston qui ne cesse d'étonner le monde. 

En bref, un film solide, vrai, avec du suspense, un peu d'humour, une critique intéressante mais légère d'Hollywood. Un film à voir, et à revoir, à conseiller à tout le monde. 

Mardi 12 avril 2011 à 14:31


The Tourist
Sorti au cinéma le 15 décembre 2010, DVD/Blu-ray le 19 avril 2011.
De Florian Henckel von Donnersmarck
Avec Johnny Depp, Angelina Jolie, Paul Bettany...
Tous publics.

http://stray-bullets.cowblog.fr/images/thetouristposter535x713478x637.jpg

Remake du film français Anthony Zimmer (2005) de Jérome Salle, The Tourist se veut une tragi-comédie fondée sur les quiproquos (du moins c'est ce qu'on croit), légère mais sans grande surprise. Le scénario, pour le moins assez original bien que finalement basé sur des stéréotypes du cinéma d'action ou d'espionnage, permet de nombreux rebondissements. Certaines longueurs sont toutefois à déplorer, mais il s'agit plutôt d'essoufflement, notamment à la fin de certaines scènes d'action ou de poursuite, ou finalement la tension redescend comme un ballon qui se viderait de son air, un peu "à l'arrach" au niveau des transitions. Malgré cette petite faiblesse, qui tient plus d'un montage un peu fainéant que d'autre chose, le film se laisse bien regarder. Il n'est pas très long, et n'a donc pas vraiment le temps de s'égarer dans les méandres d'un scénario qui cherche parfois à se compliquer inutilement la vie. La fin, un peu bâclée, apparaît comme un Deus Ex Machina de théâtre grec, mais l'ultime rebondissement apporte un éclairage tout à fait nouveau au film, un peu incohérent peut-être, mais raffraîchissant et pas déplaisant du tout, même si un peu attendu, surtout si on considère les vingt dernières minutes du film. En bref, l'histoire, bien qu'exploitant des éléments parfois connus, nous fait regarder le film de A à Z sans décrocher, ou très peu.

Johnny Depp, bien que loin de ses plus grandes performances, est très à l'aise dans son rôle, dont les multiples facettes se retrouvent à l'écran du fait de son incroyable expressivité. Angelina Jolie, de la même manière, ne livre pas sa plus hallucinante prestation, puisqu'elle est la belle jeune femme qui oscille sans cesse entre le rôle de la manipulée et de la manipulatrice, sans être fade pour autant, l'actrice ayant bien assez de personnalité pour captiver, à la fois les personnages du film et le spectateur. La solidité des personnages tient donc davantage de l'aura incroyable de ses têtes d'affiches (et ce jusque dans les seconds rôle : Paul Bettany *_*) que de l'étoffement de leur caractère par le scénario : le charme opère, mais un casting un peu moins bankable aurait probablement rendu les personnages un peu trop transparents.

D'un point de vue visuel, le film n'a pas de défaut majeur, mais ne brille pas non plus par sa grande originalité : en somme, le film reste assez académique dans ses cadrages, dans son montage, comme dans ses transitions. Toutefois, des erreurs de raccord frappantes peuvent heurter l'oeil et à ce niveau de jeu, c'est un peu dommage. Un certain manque de dynamisme est notable, certes, mais pas au point de s'ennuyer, loin de là. La musique de James Newton Howard ne casse pas non plus trois pattes à un canard, mais elle est néanmoins suffisamment présente pour souligner avec justesse l'action (et quand on voit les soupes musicales de certains films aujourd'hui, ou à l'inverse un minimalisme qui laisse trop de vide sur la bande sonore, on se dit que c'est bien suffisant !) au bon moment.

En résumé, The Tourist est pas un grand film, pas vraiment mémorable, mais qui a le mérite de faire passer un bon moment au spectateur. Un moment de détente, anti-prise de tête, avec ses incohérences, et des fautes de raccord régulières, effacées en grande partie par le charisme des deux acteurs principaux, sans aucun doute les deux piliers du film.

Mardi 12 avril 2011 à 14:21

 

Sans Identité (Unknown)
Sorti au cinéma le 2 mars 2011, DVD et blu-ray disponibles le 19 juillet 2011.
De Jaume Collet-Serra
Avec Liam Neeson, Diane Kruger...
Tous publics.


http://stray-bullets.cowblog.fr/images/unknownposterliamneeson.jpg



Entre Taken et Jason Bourne. Sur l'affiche de Sans Identité, pas de doutes possibles. Sauf que finalement, en sortant de Sans Identité, on garde une telle impression de déjà-vu qu'on reste sur une petite déception.

L'histoire, qui part d'une usurpation d'identité, ne cesse de passer de twist en twist jusqu'à la fin, complètement artificielle, un déclic qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. Sans vouloir spoiler, si vous avez vu et aimé les Jason Bourne, Sans Identité ne vous paraîtra ni original ni mémorable. La force du film ne réside donc pas dans son scénario, "inspiré" par des modèles qu'il ne rejoint à aucun moment, même au niveau technique (et pourtant, certaines scènes d'action des Jason Bourne sont tellement brouillons qu'on pourrait se dire que faire mieux avec de nouvelles techniques est possible). A force de vouloir s'enfoncer dans le film d'espionnage, Sans Identité se noie sous les incohérences qu'il tente de camoufler sous du vocabulaire très "Guerre Froide/Allemagne de l'Est/CIA". Le début du film est très lent, peut-être un peu trop, mais ce début a le mérite de bien poser les choses, d'insister sur le traumatisme du personnage principal, mais après cinq scènes où personne ne le reconnaît et ou rien de ce qu'il croit ne semble vrai, il me semble que le spectateur un peu intelligent aura compris l'idée. Ainsi, sur 1h50 de film, on a au moins 40 minutes d'incertitude totale, plus ou moins longues selon qu'on appréciera ou non la redondance de certaines scènes, puis on enchaîne sur le film d'espionnage à part entière, et un dénouement relativement copié (parce qu'il faut bien le dire) sur La Mémoire dans la Peau.

En revanche, d'un point de vue visuel, le film, bien que pas franchement révolutionnaire, est drôlement bien fichu et bien léché. Il bénéficie d'un montage dynamique et rythmé, doublé d'une bande-son composée par John Ottman qui donne une bonne profondeur sonore au film, et la lumière et la photo sont plus que satisfaisantes. Petit bémol lié aux scènes de flash-back, malgré une volonté esthétique non-dissimulée, on tombe un peu trop dans le cliché (parfois niais).  De plus, les scènes d'action sont rapides et violentes, le film n'y va pas avec le dos de la cuillère, et c'est d'ailleurs l'intérêt majeur du film, le deuxième intérêt étant le casting (mention spéciale à Liam Neeson, ultra-convaincant dans tous les aspects de son rôle).

http://stray-bullets.cowblog.fr/images/19622947jpgr760xfjpgqx20101216030216.jpg

Pour conclure, Sans Identité se laisse regarder sans soucis, parce que dynamique, parce qu'explosif, surtout dans sa deuxième moitié, mais les incohérences et les "inspirations" sont un peu trop présentes à mon goût pour que le film se hisse au niveau supérieur. On reste sur une certaine déception donc, qui dans mon cas rendra l'achat du dvd superflu.

<< Page précédente | 1 | Page suivante >>

Créer un podcast