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Blam, Bang, Boom !

Lundi 16 décembre 2013 à 19:03

 

Le Hobbit : La Désolation de Smaug
De Peter Jackson.
Sorti au cinéma le 11 Décembre 2013.
Avec Martin Freeman, Richard Armitage, Benedict Cumberbatch.
Tous publics.


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Au même titre que Christopher Nolan ou Quentin Tarantino, Peter Jackson est un de ces réalisateurs qui n'ont pas le droit à l'erreur. Trop d'attentes, trop de fans, trop de trop, et on se retrouve vite avec un cahier des charges impossible à remplir parfaitement.
 
 
Qu'on se le dise : je suis MEGA-FAN du travail de Peter Jackson et de son équipe. Le Seigneur des Anneaux était une pure merveille qui me fait encore rêver comme lors du premier visionnage. Je suis une groupie qui a du mal à être objective. Peut-être justement qu'il me faut être un peu lucide : Le Hobbit 2, La Désolation de Smaug, diffère du premier film, et du Seigneur des Anneaux.
 
Pourquoi donc ? D'abord, resituons les choses dans son contexte : Le Hobbit est normalement une oeuvre qui précède l'incroyable saga du Seigneur des Anneaux, et c'est une histoire assez "courte" (si tant est que Tolkien fit un jour "court"), et contrairement à la logique des choses, Jackson a adapté Le Seigneur des Anneaux avant Le Hobbit, plaçant ainsi la barre très haut en termes de technologie, de narration, de personnages. Le Seigneur des Anneaux était pour l'époque une performance technologique, mais aussi une prouesse narrative, avec des personnages très forts et un fort investissement émotionnel. Mais ce qui faisait la force de la trilogie, c'était aussi des moments de transcendance incroyables, qui nous donnaient les frissons. Si le troisième film a été récompensé par 11 oscars, ce n'est certainement pas seulement à cause de sa réussite économique. Bien que Peter Jackson ait pris des libertés avec l'oeuvre originale, elles n'ont jamais desservi le film dans sa globalité, et au contraire, lui ont donné du rythme. Le souci, c'est donc de passer derrière, avec une oeuvre narrativement plus "faible", moins longue, et lui donner vie, la rendre réaliste et satisfaire les attentes énormes de ceux qui ont grandi avec la première saga. 


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Dès le premier opus du Hobbit, on a pu se rendre compte que Jackson prenait des libertés d'autant plus grandes avec cette oeuvre, mais il l'assume plutôt bien, arguant qu'il était nécessaire de faire du Hobbit un prequel plus "large", en situant sa "petite histoire" de 13 nains et un hobbit, dans la "grande", celle du retour des forces du Mal, Sauron en tête de ligue, afin de préparer le terrain à la Guerre de l'Anneau qui constitue le terreau du Seigneur des Anneaux. Même si pris individuellement, les deux premiers "Hobbit" sont de bons films, ils ne sont pas aussi réussis que je l'aurais voulu. Ils sont très réussis, très beaux, mais ils passent aussi trop vite sur ce qui fait pourtant la force de l'oeuvre, à savoir ses personnages, et la mythologie du cadre.  
 
C'est d'autant plus flagrant dans le deuxième film : Bilbon passe carrément au deuxième plan dans les 2/3 du film, on ne nous met en valeur que 5 ou 6 nains qui ne sont d'ailleurs pas très bien définis. Si dans le premier film, j'ai adoré le personnage de Thorin, je l'ai trouvé plutôt fade dans le deuxième, ou il n'est qu'orgueil et n'évolue pratiquement pas, à l'inverse du premier film. On a l'impression que Bilbon est l'éternel oublié de la compagnie, alors que toutes les scènes ou Martin Freeman est mis à l'honneur sont de pures réussites. 
 
Le second film se veut également plus sombre que le premier, un peu plus proche peut-être d'un esprit "Les Deux Tours", nos personnages prennent conscience (semble-t-il), des difficultés auxquelles ils sont confrontés. Toutefois, ils se sortent des difficultés avec deux ou trois tours de passe-passe, ou l'aide de personnages emblématiques que l'on effleure pourtant à peine (Béorn), alors que Jackson privilégie Legolas et le nouveau personnage féminin Tauriel. Et puisqu'on y est, parlons-en, de Tauriel, elfe idéaliste de basse naissance, complètement inventée pour les besoins du film. Je trouve très bien qu'on intègre un personnage féminin fort dans une histoire massivement masculine, mais son rôle, à elle et Legolas, est un peu trop important à mon goût. Ils arrivent souvent comme des deus ex machina, et sauvent la mise au casting entier. La scène de sauvetage de Kili m'a d'ailleurs rappelée celle de Frodon par Arwen dans la Communauté de l'Anneau. La pseudo histoire d'amour de Kili et Tauriel était-elle d'ailleurs réellement nécessaire ? On a un nain plutôt pas moche dans la bande, faut-il pour autant en faire un lover en puissance ? A vouloir trop en faire, ne passe-t-on pas à côté du sujet ? 
 

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Le film est une prouesse technologique, et chaque plan est une démonstration. J'ai trouvé le film très beau, les détails sont soignés, la 3D est vraiment réussie, et c'est là qu'on peut vraiment regretter l'absence d'IMAX HFR 3D. Réussir à donner vie à autant de détails en Terre du Milieu était un véritable challenge que Jackson relève haut la main. Mais peut-être là aussi ai-je eu une sensation de "too much" par rapport au Seigneur des Anneaux. Le film est plus léger, certes, mais il faut reconnaître que la scène des tonneaux est carrément whatthefuckesque, elle fait sourire certes, néanmoins le trop plein d'effets numériques crève les yeux, et provoque un détachement émotionnel du spectateur. Je sais que ça fait partie du jeu, les effets spéciaux, et ils sont d'ailleurs très réussis (!) mais j'ai été un peu déçue de ne pas davantage ressentir l'impact de l'histoire, je n'ai pas été embarquée autant que je l'espérais. 
 
 
Heureusement, j'ai vraiment retrouvé cette profondeur de caractère et cette dimension mythologique dans quelques scènes clefs du film : la rencontre avec Bard l'Archer, l'expédition de Gandalf à Dol Guldur (son combat contre l'ombre de Sauron est juste hallucinante), et enfin et surtout l'arrivée des nains à Erebor, qui précède la FANTASTIQUE séquence de Smaug. Pour le coup, les frissons étaient là, et si j'avais un peu peur de voir un gros lézard allongé, j'ai été rassurée par l'apparence très "Skyrimesque" de Smaug, dont la VF n'est malheureusement pas à la hauteur de la sublimissime performance de Benedict Cumberbatch (vivement le bluray !). 


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On pourrait finir par croire que je suis une grande déçue, mais pas du tout. D'un point de vue global, le film est excellent, un pur produit de divertissement, dont les 2h45 passent en un claquement de doigt. On peut peut-être regretter que la musique soit un peu plus absente de cet opus, mais d'un point de vue interprétatif, narratif et esthétique, le film repousse des limites incroyables. J'ai donc beaucoup aimé, mais je ne peux m'empêcher de regretter de ne pas retrouver la même claque que dans la première trilogie, même si cela fait certainement partie du jeu !
 
La Désolation de Smaug laisse entrevoir un final dantesque : Thorin va-t-il embrasser son destin de Roi et se démarquer de la cupidité de ses ancêtres ?, car son changement ostensible de caractère par rapport au premier film laisse présager de bonnes choses sur le plan de la profondeur de son personnage. J'attends en tout cas beaucoup du troisième film, car Jackson reste un magicien du 7ème art qui donne vie à la fantasy comme personne. 

Vendredi 18 octobre 2013 à 17:06

 
 
Chronicle
De Josh Trank,
Sorti au cinéma le 22 Février 2012.
Avec Dane DeHaan, Alex Russell...
Tous publics avec avertissement.
 
 
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Chronicle est un film qui laisse sans voix. Vendu à la fois comme un film d'action, un film de science-fiction, un film intimiste, ou encore un faux documentaire, il a sans doute beaucoup surpris à sa sortie. Je l'ai acquis en bluray par curiosité, mais je ne m'attendais pas non plus à ce que j'ai pu voir. 
 
 
Josh Trank fait un pari risqué en s'attaquant à un thème carrément surexploité, celui d'adolescents qui découvrent après s'être aventurés quelque part qu'ils ont des pouvoirs, mais plutôt que d'en faire un film d'aventure spectaculaire, il prend le parti de traiter le sujet de manière réaliste : que se passerait-il vraiment si des adolescents ordinaires, avec leurs problèmes et des personnalités contradictoires, se retrouvaient avec des super-pouvoirs ? La réponse n'est pas si évidente. Le film s'applique donc à questionner la nature humaine en suivant le cheminement de ces trois adolescents qui n'ont rien d'autre en commun que leurs pouvoirs. On pouvait s'attendre à beaucoup plus spectaculaire avec un tel thème, mais le fait est que tout le film est réalisé en "POV, point of view", utilisant la technique du "found footage", comme dans Rec, The Blair Witch Project, ou encore Cloverfield. Cette technique présente un avantage considérable, c'est l'immersion, grandement facilitée par la proximité extrême entre le spectateur et le personnage, mais l'inconvénient est souvent le côté un peu "cheap" du procédé, ce qui rend souvent l'action moins spectaculaire. Et pour cause, ce procédé est parfaitement exploité dans Rec, film d'horreur à petit budget, qui joue donc souvent sur le hors champ et l'effet de surprise, et parfaitement ridicule dans Cloverfield, ou le montage se sent beaucoup plus et ou l'action "faussement mal filmée" nous sort de l'illusion de réalité. Chronicle se situe dans la partie "expérimentale" du found footage, à savoir plus proche d'un Projet Blair Witch que d'un véritable divertissement populaire, le risque étant de surprendre à tel point qu'un spectateur peu averti se lassera peut-être vite des promesses non-tenues. Car la bande-annonce et la promo autour de Chronicle ont clairement joué sur les effets spectaculaires et sur les ressorts connus des films de super-héros plutôt que sur son aspect très novateur. On va donc voir Chronicle avec l'idée de voir un film de science-fiction et d'action, et on attend 45 minutes de film pour avoir de l'explosion de voitures. Les deux tiers du film se veulent très réalistes, et constituent une montée en puissance vers un point de non-retour dramatique. Si d'un point de vue narratif et purement cinématographique, le film est une expérience très intéressante, on n'y trouvera pas le divertissement proposé. 
 
http://stray-bullets.cowblog.fr/images/chroniclecritiquefilmavis2b.jpgCe gamin a un sérieux problème.
 
Ainsi, Chronicle est souvent lent, et angoissant. Certaines séquences mettent carrément mal à l'aise, et réveillent les consciences. Sommes-nous tous des tyrans en puissance ? Suffit-il qu'on nous donne les moyens de jouer à Dieu pour devenir des bourreaux ? C'est la question que nous pose Josh Trank à travers l'opposition de ses personnages : le rôle de l'éducation, les rencontres, le modèle familial, tout prend un sens et guide les protagonistes dans des choix cruciaux. A condition de se laisser entraîner par ce mode de narration, on peut se laisser prendre au jeu, et se laisser porter. Le film est une lente ascension vers un climax relativement attendu mais qui reste surprenant. 
 
 
Le point fort du film, outre sa volonté de se démarquer par la technique et le traitement de son sujet, reste l'interprétation. On peut à loisir s'identifier ou rejeter les trois principaux personnages parce qu'ils restent accessibles, les trois acteurs étant simplement brillants : leur prestation confère toute sa dimension réaliste au film. Loin de clichés du genre, les trois adolescents sont bien plus proches de la réalité des adolescents (américains, mais pas que) que n'importe quel docu-fiction sur les jeunes de nos jours ! 
 
 
Que penser vraiment de Chronicle ? Et bien, je n'ai pas vraiment de réponse. J'ai aimé ce film sans l'adorer, je suis allée au bout sans m'ennuyer, mais je n'ai pas plus que ça envie d'un deuxième visionnage. Je trouve l'expérience intéressante, enrichissante aussi, et surprenante. Mais pas divertissante. J'ai saisi les enjeux du film et je partage son questionnement intrinsèque, mais j'ai été quelque part un peu déçue de ne pas être divertie comme je l'aurais voulu.

 
 
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Qu'est-ce que je disais ?  

 
En conclusion, je dirais que je recommande globalement ce film, parce qu'il est novateur et à titre d'expérience qui mérite le détour, mais comme toute expérience inconventionnelle et un peu dérangeante, il est difficile d'y trouver un vrai moment de divertissement.

Vendredi 18 octobre 2013 à 12:24

 
Star Trek Into Darkness
De J.J. Abrams
Sorti au cinéma le 12 juin 2013
Avec Benedict Cumberbatch, Chris Pine...
Tous publics.
 
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Je n'ai pas été voir Star Trek Into Darkness au cinéma parce que les seules choses que je connais de l'univers Star Trek sont ce qui en est dit dans The Big Bang Theory. Et d'ailleurs, du coup, j'en savais déjà assez pour comprendre un peu le film. Je l'ai acheté en bluray 3D et non seulement la qualité est vraiment magnifique mais en plus le film est carrément réussi. Même sans connaître les protagonistes et l'univers dans lequel ils évoluent, on comprend très vite et très bien la nature des relations qui les unissent et le enjeux de l'histoire. 
 
 
La première impression qui se dégage après seulement quelques secondes de séquence d'exposition, c'est "Whaouh". La 3D est superbe, fluide et nette. La lumière et les couleurs impeccables. L'effet immersif est total : en quelques plans bien choisis, J.J. Abrams met son spectateur dans l'ambiance. Humour, suspense et émotion sont les maîtres mots de ce film. 
 
Bien qu'on soit clairement dans la science-fiction, on n'aura finalement que très peu droit aux détails d'un univers qu'on nous présente comme immense, car les deux tiers de l'action se déroulent au sein même de l'Enterprise. Le vaisseau spatial est un véritable monde à lui seul, et le nombre important de premiers et seconds rôles permet d'en exploiter à fond tous les recoins. Mais l'histoire nous emmène également chez les Klingons, lors d'une séquence de fight mémorable. Car J.J. Abrams aime faire péter des trucs, et nous le prouve. Les séquences d'action s'enchaînent, sans verser dans le too much, et avec classe, et la démonstration d'une maîtrise technique absolue. Mais le film se veut parfois aussi plus intimiste et les scènes de dialogue et d'émotions ont une vraie raisonnance et pour une fois à la fin d'un blockbuster on a l'impression que les personnages ont réellement progressé. Grâce à un montage solide et propre, le rythme se maintient malgré quelques essoufflements passagers pendant deux heures. Une bonne bande son et un thème sympathique lient le tout. 
 
 
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Mais la vraie force de ce blockbuster, c'est son casting. La pléthore de seconds rôles incarnés par des acteurs qui ont déjà fait leurs armes est un atout majeur du film : Simon Pegg, Karl Urban (rah, je l'aime), Zoe Saldana... Le film se paye même le luxe de faire apparaître Leonard Nimoy un court instant. Chris Pine, dont je ne connaissais pas grand chose, convainc, dans un rôle semble-t-il taillé sur mesure, dans son duo avec Zachary Quinto qui incarne un Spock magistral, classe, et drôle.
 
La vraie révélation, toutefois, c'est Benedict Cumberbatch en méchant sexy, badass, puissant, et manipulateur. En VO, son petit accent so british fait des ravages, et on se surprend à ne pas savoir quoi penser de ce personnage ambigü. L'acteur de Sherlock démontre d'autres aspects de son talent et prouve qu'il est très à l'aise avec la méchanceté aussi. 
 
 
Dieu merci, on nous a épargné dans Star Trek Into Darkness la sempiternelle love story propre à tout bon blockbuster. Ici, elle est à peine effleurée en ce qui concerne Kirk/Carol, et surtout destinée à faire rire pour Spock/Uhura. 
 
Le ton du film, souvent sérieux, et plutôt sombre, est régulièrement compensé par une petite dose d'humour, et quelques punchlines bien choisies, d'ailleurs souvent à l'initiative des personnages secondaires. 

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Le seul défaut du film réside donc dans ses changements de rythmes parfois malvenus, et des transitions entre les scènes parfois un peu chaotiques. Mais globalement, il n'y a pas grand chose à reprocher à ce grand spectacle qui, par une certaine intelligence narrative ainsi qu'une bonne utilisation du casting, tranche avec le genre de films qu'on peut voir régulièrement pour un tel budget. 
 
A consommer sans modération !

Jeudi 26 avril 2012 à 18:30




Battleship
Sorti au cinéma le 11 Avril 2012.
De Peter Berg.
Avec Taylor Kitsch, Rihanna, Liam Neeson...
Tous publics.



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En fait ça me fait presque de la peine de réouvrir ce blog en critiquant un navet pareil qui aurait sa place au Panthéon des Bouses Intergalactiques du cinoche américain. Mais ça détend de le faire, alors vous vous adapterez.


En principe, j'essaie toujours d'ouvrir une critique négative sur un ou deux éléments positifs, histoire de pas être trop peau de vache, mais j'ai beau chercher, rien n'est sauvable dans Battleship. Ce qui donnera une critique assez expéditive, désolée.

La scène d'exposition aurait pourtant du me mettre la puce à l'oreille : un abruti qui dévalise un supermarché en pleine nuit pour offrir un burritos au poulet à une blonde tellement siliconée qu'il faut utiliser un objectif grand angle pour la cadrer. Certes, cela peut faire sourire, mais malheureusement tout le film est aussi débile que ces dix premières minutes.

Des blockbusters au scénario prévisible, il en sort au minimum deux par semaine, mais à ce point là, on est tenté de se demander à quoi bon investir des millions de dollars dans une telle daube ? Le pitch : des aliens envahissent la Terre pendant les manoeuvres du RIMPAC impliquant les forces maritimes américaines et japonaises, lesquelles vont se liguer pour combattre les envahisseurs munis d'une technologie de pointe impressionnante. Bref, jusque là, rien de nouveau à l'ouest, me direz-vous. Au beau milieu de ce bordel, un jeune officier, sur qui on ne parierait pas un sou, se retrouve le plus haut gradé à bord de son bateau, et doit mener la contre-attaque.

Visuellement, Battleship reste intéressant à voir au ciné, parce que les effets spéciaux et la plastique générale du film (et du casting, haha, bref je sors) valent le détour. Montage dynamique, rythme enlevé, le film s'ancre dans le plus pur respect des films d'action américains et des films d'invasion (type World Invasion, en aussi pourri). Jusque là, on pourrait presque se dire qu'on va passer un bon moment, mais c'est sans compter avec le ridicule des dialogues (rassurez-vous, la voix américaine est aussi naze), et de l'interprétation. Le film se noie très vite dans des méandres de dialogues militaro-techniques destinés à vous en mettre plein la vue, ce qui est assez peu réussi, et les acteurs, tous plus ridicules les uns que les autres, ne semblent même pas savoir ce qu'ils foutent là eux-mêmes. Rihanna n'est même pas l'atout charme de ce film, et le casting masculin sombre dans la bêtise la plus absolue, sorte de mannequins bodybuildés qui ont un petit pois dans le cerveau. Liam Neeson est... navrant, loin de sa performance phénoménale dans The Grey (Le Territoire des Loups, de Joe Carnahan), et retombe dans les erreurs déjà commises avec Taken ou Sans Identité. Taylor Kitsch est d'un ridicule absolu et on a juste envie de le gifler tout au long du film.

La musique, des plus banales, ne soulève même pas l'emphase de scènes d'action d'une platitude infinie, et le film saute d'ellipse en ellipse pour nous amener à un dénouement - attendu - niais et ridicule. 

Au final, ce qui fait que Battleship ne sombre pas (note bien le jeu de mots - ok, je sors), c'est que le film ne se prend jamais au sérieux, et préfère multiplier les vannes et les scènes pseudo-comiques, et le spectateur se sent ainsi moins pris pour un con.

En bref, Battleship, évitez-le, même pour vous détendre, vous valez mieux que ça, sisi, on vous assure.
 

Mardi 25 octobre 2011 à 11:58




Real Steel
Sorti au cinéma le 19 Octobre 2011.
De Shawn Levy.
Avec Hugh Jackman, Dakota Goyo...
Tous publics.



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Pas la peine de tortiller du cul pour chier droit (passez-moi l'expression...), Real Steel est tout ce que le cinéma américain a de classique : des gentils héros, des vilains méchants, et les gentils gagnent à la fin. Bref. Après, c'est l'originalité dans le traitement qui importe. Et dans le cas présent, Real Steel sort diablement bien son épingle du jeu.


Shawn Levy, déjà remarqué (et récompensé) pour La Nuit au Musée, petit film familial bien sympa en période de fête, ne choisit pas de se démarquer des blockbusters actuels, mais en prend le meilleur et offre avec Real Steel un grand spectacle divertissant, entre Rocky et Transformers, qui séduit aussi bien les jeunes que les moins jeunes.

Si le scénario n'est pas dans son déroulement spécialement original, l'univers est néanmoins assez crédible (l'action se situe en 2020) et cohérent. On est loin d'un univers aussi aseptisé que dans I, Robot (Alex Proyas, 2004) : Real Steel fait s'opposer le monde rutilant des nouvelles technologies de pointe et celui un peu plus en retard mais néanmoins plus emprunt d'humanité. Bref, le film comporte en lui-même peu de rebondissements, tout est très attendu, mais sur les 2 heures de film, on ne s'ennuie pas une fois.



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Et pour cause, Real Steel est un film très dynamique, qui mise sur le grandiose des scènes de combat et sur l'humour. Du côté de l'humour, le film fait sourire souvent, et nous permet même quelques rires francs. Pour les combats en eux-mêmes, ils sont, premièrement, magnifiquement bien mis en scène, et deux, impressionnants de réalisme. En même temps, les moyens sont là (le film compte SpAielberg et Zemeckis dans ses producteurs exécutifs, s'il-vous-plaît !). Au passage sur petit écran, c'est une dimension qui risque fort de pâtir, mais au format cinémascope, hier, j'en ai pris plein les mirettes.

BO signée par Danny Elfman (Eh oui !), pas une de ses meilleures, mais pas dégueulasse non plus, et renforcée par quelques bons morceaux (Eminem, 50 Cent, ...) bien puissants qui font cracher les décibels.

En bref, un bon film à voir au cinéma, plein de bons sentiments, anti-prise de tête et qui envoie du pâté sur les scènes de combat. Un Hugh Jackman encore tout-à-fait charismatique rend le produit bien consommable jusqu'au bout ! Idéal pour une soirée pluvieuse si vous avez la chance d'avoir un ciné à deux pas de chez vous.




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