stray-bullets

Blam, Bang, Boom !

Vendredi 28 janvier 2011 à 16:44


Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (You will meet a tall dark stranger)
Sorti au cinéma le 6 octobre 2010.
De Woody Allen.
Avec Naomi Watts, Anthony Hopkins, Josh Brolin...
Tous publics.



http://stray-bullets.cowblog.fr/images/VousAllezRencontrer.jpg


Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu semblait renouveler quelque peu le cinéma de Woody Allen. Je n'étais pas une réelle fan de ses  films Scoop ou encore Match Point, que je trouve fades et sans grand intérêt, mais j'avais beaucoup apprécié Vicky Cristina Barcelona et Le Rêve de Cassandre.

Je suis déjà un peu plus emballée par Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, que j'ai trouvé, pour une fois, réellement intéressant dans ses personnages, dont les relations sont plus complexes, et qui se croisent et se recroisent tout au long du film. Ce principe d'intrigues croisées n'est pas nouveau, il est exploité à foison dans certaines comédies anglaises comme Love Actually, et Woody Allen, sans renouveler le procédé, l'exploite de manière très fluide, avec un réel soin apporté aux raccords entre les scènes : raccords dans le jeu des acteurs, dans les dialogues, dans la musique, voire dans le mouvement de la caméra, on passe d'une intrigue à une autre sans rupture, ce qui donne à cet entremêlement d'inrtigues (amoureuses, familiales...) une continuité et l'impression de n'avoir affaire qu'à un seul fil rouge du début à la fin. Le film a également une dimension comique, ou tragicomique, et on si on ne rit pas souvent, au moins le cynisme des personnages et le décalage entre eux parviennent à nous faire sourire assez souvent.

Chaque personnage a sa spécificité, et ils évoluent tous au cours du film, ce qui est assez intéressant. Mais peu d'entre eux provoquent réellement l'empathie, et en réalité, ils sont majoritairement insupportables. Peut-être était-ce vraiment volontaire, mais le résultat de ceci est qu'on ne parvient pas à se sentir concerné par les problèmes des personnages. Le film dure .... et on pouvait s'attendre à ce que dans ce laps de temps, Woody Allen parvienne à créer une nouvelle situation pour ses personnages. Mais à la fin du film, on se retrouve avec des personnages qui ont absolument tous mis leur vie en l'air (divorces, mariages, changement de boulot, etc...), mais dont un seul bénéficie d'un retour à l'équilibre. Toutes les autres intrigues sont malheureusement laissées pour compte. Evidemment, cela pourrait être un appel à l'imagination du spectateur, mais l'absence totale de "pistes" sur lesquelles on pourrait "lancer" les personnages et s'imaginer leur destin confère davantage l'impression que les idées ont réellement manqué ! Des personnages dans des situations difficiles, voire carrément périlleuses pour certains, et qui sont finalement abandonnés par le film, avec un unique gros plan sur leurs visages à la fin de leurs dernières scènes. On est en droit d'être déçus par ce délaissement des personnages qu'on a suivi jusque là, et on reste à la fin sur une sensation d'inachevé et d'insatisfaction. Le minimum pour ce genre de films, fondés sur les caractères des personnages, aurait été de leur donner toute leur dimension, plutôt que d'en esquisser les traits, et au moment où l'intrigue autour d'eux et leurs caractères deviennent intéressants, de faire s'achever le film.

On arrive à la fin du film comme on arriverait au milieu de celui-ci : lors du fondu au noir final, on s'attendrait presque à voir apparaître un carton "To be continued...", tellement on a du mal à s'imaginer que le film puisse se finir sur autant de situations de crises non résolues et à peine entamées. On reste sur une déception.

D'un point de vue technique, outre les raccords bien travaillés, le film n'est pas particulièrement original, excepté pour quelques plans séquences dynamiques qui parviennent à nous intégrer à l'univers des personnages. Certains procédés relèvent carrément du cliché, comme le stéréotype des voisins qui s'épient l'un l'autre, entraînant fascination mutuelle et dimension érotique (le film Two Lovers de James Gray est entièrement basé sur ce stéréotype).

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu n'est ni une prouesse d'interprétation (aucun acteur ne se distingue vraiment, pas même un Anthony Hopkins qui refuse de vieillir), ni technique, ni scénaristique. Il se regarde agréablement, mais laisse un goût amer d'inachevé, ce qui est regrettable pour un réalisateur aussi plébiscité que Woody Allen !

Aucun commentaire n'a encore été ajouté !
 

Counter-attack !









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://stray-bullets.cowblog.fr/trackback/3082143

 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast