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Blam, Bang, Boom !

Mardi 22 mars 2011 à 10:59


  Lire cet article en écoutant le sublime morceau ultra-connu "It's a long road" tiré du premier film.








John Rambo (Rambo)
Sorti au cinéma le 6 février 2008, disponible en DVD et blu-ray.
De Sylvester Stallone.
Avec Sylvester Stallone, Julie Benz, Paul Schulze...
Interdit aux moins de 12 ans.


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Puisqu'on y est. Période Stallone on. Donc forcément, quand je suis tombée sur le DVD de John Rambo à Odyssée, fauchée ou pas, il FALLAIT que je l'achète. C'est un investissement sur le long terme, je vous assure. Si vous ne l'avez pas dans votre DVDthèque, comme tous les autres d'ailleurs, achetez-le, franchement, achetez-le.

Par où commencer ?
Peut-être en disant que Stallone signe un film on ne peut plus attendu par les fans du genre, après une série de films qui avaient ralenti sa carrière. John Rambo, juste après Rocky Balboa, est un film qui reprend les codes des précédents, mais en fait une oeuvre plus mature, plus sombre aussi, dans sa mise en scène. On peut même dire qu'il s'agit d'un véritable "revival" d'un héros aussi sujet à polémique que celui qui l'incarne. Malgré une violence extrême, bien que fascinante, l'émotion l'emporte finalement. Parce que comme le dirait Yannick Dahan (et on ne peut mieux le dire) "John Rambo n'est pas une oeuvre barbare, mais une oeuvre témoin de la barbarie". En effet, Stallone, loin des controverses que les premiers films ont pu suscité à l'époque d'une politique américaine visant à limiter les scandales autour du Vietnam, rend son film profondément humaniste, sans pour autant le noyer dans une réflexion pro-catholique. Non, malgré le fait que nos volontaires pour des missions humanitaires soient membres d'une Eglise, jamais le personnage de Rambo ne prend fait et cause au nom d'une morale religieuse, mais davantage pour lui-même, sorte de rédemption sans ambition croyante.
Cela se ressent forcément au niveau de la mise en scène, sombre, privilégiant un décor de chaos au coeur d'une forêt vierge, désormais souillée, car l'action se situe dans les forêts birmanes, théâtre sanglant de la guerre civile. Ce contraste entre un lieu millénaire et paisible, et la violence et le dynamisme des scènes de massacre rend le spectateur forcément très mal à l'aise. Finalement, John Rambo devient un véritable plaidoyer contre la guerre, mettant en avant son absurdité, et toute son horreur, sans jamais idéaliser son personnage.
John, torturé, prisonnier d'un passé traumatisant, n'est pas aussi caricatural que certaines critiques l'ont affirmé à la sortie du film. Laconique, violent, et blasé, Rambo ne fait que montrer ses faiblesses par sa force. Toutefois, les scènes finales démontrent à quel point la réflexion de Stallone sur le traumatisme d'un homme qui a perdu sa foi en l'homme après avoir connu la guerre du Vietnam (et il n'en va pas autrement dans des oeuvres bien plus plébiscitées comme Full Metal Jacket ou Voyage au bout de l'Enfer, et encore Apocalypse Now) va au-delà du simple échantillon nécessaire à faire passer la pilule auprès des critiques qui jugeront toute cette violence inutile. Sylvester Stallone hisse son film au rang de véritable film de guerre dans lequel le personnage principal s'assume entièrement comme guerrier, sans pour autant tomber dans la complaisance, dans un monde qui ne laisse pas le choix à un homme comme lui. Pas de triomphe glorieux final, mais une victoire nuancée, et un échec amer qu'il faut reconnaître de l'incapacité flagrante de l'humanité à vivre rassemblée.
La musique, reprenant les thèmes chers à tous les fans, souligne avec une force certaine des séquences poignantes d'émotion, ou donne un punch incroyable aux scènes d'action.

Rambo est bel et bien un héros et il est mis en scène comme tel, au moyen de contreplongées par exemple, mais un héros perdu au début du film, perdu dans son passé notamment. On ne peut d'ailleurs qu'être impressionné par l'hallucinante scène de cauchemar/flashback dans la première moitié du film, dont les images subliminales nous rappellent que loin d'être un héros, John est avant tout une victime abandonnée par un pays qui n'a jamais voulu reconnaître l'horreur dans laquelle ont été plongé les jeunes Américains au Vietnam.

Une oeuvre loin des clichés pro-américains ou pro-catholiques donc, mais un film humain et humaniste qui fait ressortir toute l'horreur d'un monde où les êtres n'ont pas d'autre choix que se battre pour leur survie ou la survie des leurs, et non une apologie de la loi du talion. Stallone, loin de la caricature que l'on tente de faire de lui, est définitivement propulsé au rang de cinéaste classique par ses derniers films.


http://stray-bullets.cowblog.fr/images/johnramboendirectorscut1.jpg

Pour terminer sur une note un peu plus réjouissante, une citation de Yannick Dahan : "John Rambo c'est de la balle, de la balle COSMIQUE !". Et comme toujours, il a bien raison.


Bande-annonce de malade pour film de malade.


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