stray-bullets

Blam, Bang, Boom !

Dimanche 20 mars 2011 à 17:33




Expendables : Unité spéciale (The Expendables)
Sorti au cinéma le 18 août 2010, disponible en DVD et blu-ray.
De Sylvester Stallone.
Avec Sylvester Stallone, Jason Statham, Jet Li...
Interdit aux moins de 12 ans.




http://stray-bullets.cowblog.fr/images/TheExpendablesAfficheEnSalle.jpg(Je veux cette affiche au dessus de mon lit)

 
Outch. Et ça, c'est du cinéma qui fait mal. Qui cogne où ça fait mal. Très mal.
Bref, inutile de s'éterniser, The Expendables de Sylvester Stallone est un bon gros film américain qui n'y va pas avec une demie-molle ! Partant d'un scénario tout ce qu'il y a de plus basique dans le cinéma de divertissement américain, avec des codes bien établis, le film nous vide méchamment la tête. Sa grande force réside dans un casting... comment dire, explosif (doux euphémisme), et un budget dont les 2/3 ont été engloutis dans les 30 dernières minutes de film. Stallone se paye le luxe de faire tourner les plus grands bastonneurs du cinéma outre-atlantique, des rôles qui depuis les Blier, Belmondo et autres Ventura manquent cruellement au cinéma français. En bref, l'affiche annonce la couleur, ça va s'en mettre plein la gueule pendant 1h40.

Et ça ne manque pas. Sauf qu'en plus, c'est franchement esthétique et bien léché comme film. Stallone a un réel talent pour la mise en scène : direction d'acteurs, cadrages, mouvements... Un vrai travail sur la photo a été réalisé, et les scènes de fight sont juste HALLUCINANTES (chorégraphies au top, dynamiques et où chaque coup de poing aurait la force de tuer un éléphant) et servies par un montage impeccable. Une bonne grosse musique bien chargée en testostérone souligne l'action au moment où il le faut, sans pour autant rendre le film assourdissant. Le travail du son reste d'ailleurs fondamental, notamment sur les bruitages (des "crac" d'os qui craquent, des "slatch" de gorges tranchées, des "blam" de grenades et des "clics" de Magnum dont on a visiblement fait sauter le cran de sécurité).

Le film n'a pas oublié d'être drôle non plus, avec des répliques qui valent leur pesant de cacahuètes salées, et une violence décomplexée et salvatrice. En gros : ça gicle, et pas qu'un peu, et c'est cool.

Vous l'aurez compris, The Expendables ne se prend pas au sérieux, et de là à mériter une nomination aux Razzie comme pire réalisateur pour Stallone, y a une marge énorme. Mais tant pis, aux Etats-Unis comme ailleurs, il y a des cons qui font les nominations comme des glands. L'avantage, c'est qu'en fait, chez nous, ça s'affiche officiellement, et ça s'appelle les Césars.

http://stray-bullets.cowblog.fr/images/theexpendablesstallone1-copie-1.jpg

(Quand je vois un film comme celui là, je me dis "Mais où sont passés les vrais mecs ?")
http://stray-bullets.cowblog.fr/images/theexpendableswallpaper.jpg
(Moi ça me fait bader)



Bonus de dernière minute, la moins bonne fight du film (alors imaginez les autres...)





Lundi 14 février 2011 à 19:26


Die Hard IV : Retour en Enfer (Die Hard 4.0)
Sorti au cinéma le 4 juillet 2007, disponible en DVD et blu-ray.
De Len Wiseman.
Avec Bruce Willis, Timothy Olyphant, Justin Long...
Tous publics.


http://stray-bullets.cowblog.fr/images/DieHard42007.jpg

John McClane n'est pas mort, et il est toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Cette fois, plus de prise d'otages, plus d'avions obligés de rester dans les airs au risque de s'écraser... mais une attaque cyber-terroriste de grande ampleur tendant à montrer la fragilité de nos sociétés modernes fondées sur un contrôle total des ressources et des flux par l'informatique. Et en informatique, McClane est un newbie. On double donc le héros musclé d'un petit hacker beaucoup plus malin qu'il n'y paraît. On a donc deux personnages, l'un étant dans la parfaite continuité des trois premiers films, bourru, assez seul, colérique et belliqueux, mais avec un coeur gros comme ça et un vocabulaire haut en couleur, et l'autre correspondant tout à fait à l'image populaire du geek, s'exprimant dans un langage hermétique, collectionnant les robots et shooté au métal et à la pop japonaise. Autant dire que le cocktail risque d'être explosif.

    Et le film n'en manque pas, d'explosions. En 15 minutes de film, des maisons et des appartements ont volé en éclats, une fusillade d'anthologie a eu lieu, trois mecs se sont fait défoncés la tronche... Bref, bienvenue dans Die Hard, quatrième du nom. Les ambitions du réalisateur sont claires, il s'agit d'en mettre plein la vue : cascades, destructions en série, explosions, carambolages... Des scènes d'actions longues, rythmées, filmées avec une grande fluidité et un montage dynamique, qui se succèdent très rapidement dans le film, entrecoupées de quelques scènes de dialogues qui se chargent de faire progresser l'action - parce qu'on ne peut malheureusement pas tout dire avec des balles. Un des éléments par ailleurs déterminants du film, c'est son background sonore. Les scènes de panique de foule, souvent caractéristiques des films catastrophes - et c'est justement sur ce point que Die Hard se rapproche du genre - conséquence d'un Armageddon informatique, ne sont pas seulement montrées de haut depuis hélicoptère, mais elles sont surtout entendues. Le son permanent dans les scènes urbaines des crashs de voitures et des cris de la foule donne au spectateur une forte impression de chaos, redoublée par des plans d'accidents et d'autres, plus contemplatifs, de la ville paralysée. Malheureusement, le film "hurle" parfois un peu trop, y compris dans les scènes de dialogues entre les personnages, ce qui à la longue devient désagréable.

    Le scénario en lui-même n'est pas d'une très grande originalité, et ne vaut pas par des grandes considérations humanistes... Le film est plutôt cousu de fil blanc, mais après tout, ce n'est certainement pas ça qu'on demande à Die Hard. Ou plutôt, si on le demande, autant demander à Stallone de réaliser un scénario écrit par Marguerite Duras, ou à Chabrol de réaliser Rambo (enfin, si l'idée aussi sotte que grenue vous est venue à l'esprit, il est malheureusement un peu trop tard pour vous). En bref, vous m'avez comprise, Die Hard envoie du lourd, du très très lourd, et se tamponne joyeusement le coquillard avec une saucisse des éventuelles critiques qui l'auront jugé régressif. Oui, John McClane est grossier, il préfère cogner que discuter, oui, il défonce la tronche d'une fille sans pitié aucune (en même temps, elle l'a bien cherché), et oui, c'est absolument surréaliste d'être encore vivant après tout ce qui lui arrive en dix minutes. Mais c'est fun ! Ce qu'on veut, dans Die Hard, c'est voir des centaines de voitures se percuter, des hélicoptères exploser, des avions de chasse poursuivre des camions sur des ponts, des personnages badass se fighter à coup de clef anglaise. Et tout cela arrive dans Die Hard, et en plus de ça, Len Wiseman filme ça de manière pas dégueulasse du tout. Une bonne musique, signée Marco Beltrami, appuie encore un peu plus sur le champignon, et on se retrouve à vivre une aventure explosive qui n'a pas oubliée d'être drôle. Bruce Willis - au cas où on aurait un doute - est toujours autant à l'aise dans son rôle, et confirme qu'il est indissociable de son personnage.

    En somme, on va pas tortiller du cul pour chier droit : si vous aimez les films qui n'y vont pas avec une demie-molle, qui vous font en prendre plein les mirettes pendant deux heures, qui présentent des bad guys avec des gros flingues, des méchants très méchants, et des gentils très gentils, et surtout, si vous aimez entendre un bon vieux "Yippie Kay Yay motherfucker !" bien placé, alors Die Hard IV : Retour en enfer est fait pour vous. Si pour vous, le cinéma manichéen qui fait boum est inutile, régressif et même condamnable, premièrement, achetez-vous une vie, et deuxièmement passez votre chemin ;).


BONUS : Le trailer en anglais de Die Hard 4.0, les anglicistes se délecteront du vocabulaire châtié de McClane.



Die Hard 4 Trailer
envoyé par PeteRock. - L'actualité du moment en vidéo.

Jeudi 27 janvier 2011 à 21:30


Les Fils de l'homme (Children of Men)
Sorti au cinéma le 18 octobre 2006, disponible en DVD et blu-ray.
De Alfonso Cuaron.
Avec Clive Owen, Julianne Moore, Michael Caine...
Accord Parental.


http://stray-bullets.cowblog.fr/images/childrenofmenposter.jpg


L'apocalypse au cinéma a été décrite de toutes les manières possibles et inimaginables, mais jamais avec une résonance aussi puissante que dans Les Fils de l'homme. En effet, dans ce film, nulle prédiction maya, nul bouleversement climatique, arrivée d'aliens, ou Jugement Dernier. Les Humains n'ont plus de futur car ils ne peuvent plus faire d'enfants. Quoi de pire, je vous le demande ?!

Basé sur le livre de P.D. James, le film nous plonge dans un univers de violence, de désespoir, gris et dangereux. Le monde s'est effondré, et des immigrés tentent par milliers d'accéder à l'Angleterre, le seul endroit sur Terre encore à peu près civilisé. 
Voilà donc l'Angleterre transfigurée par Cuaron qui en fait un pays du quart-monde, qu'il filme caméra à la main, tout le film, nous donnant une impression d'instabilité dans tous les sens du termes, de mouvement permanent, d'insécurité.
Les longs et HALLUCINANTS plan-séquences nous font vivre l'expérience en même temps que les personnages, et constituent un challenge technique impressionnant, d'ailleurs, pour ceux qui comme moi ont investi dans l'édition collector, jetez un oeil au making-of de ces scènes, c'est juste "blow-minding". L'interprétation de Clive Owen est bluffante, tout comme celle de Claire-Hope Ashitey. Voir Michael Caine à l'écran est toujours un réel plaisir également.

De rebondissements en rebondissements, Les Fils de l'homme prend une dimension de plus en plus dramatique. Les dernières dix minutes du film se passent de commentaires, on retient simplement son souffle.
Il est certain qu'une seule projection de ce film ne peut suffire à nous en faire prendre toute la dimension. Cuaron prend le meilleur du film auteuriste, et le meilleur du blockbuster, et entremêle les deux jusqu'à obtenir un film novateur, à la réalisation fluide et à la dimension presque documentariste (on se croirait parfois littéralement dans un reportage de guerre) et en tout cas hyper-réaliste. 

Alfonso Cuaron parvient à nous faire ressentir puissance dix mille le désespoir et la tristesse d'un monde sans futur et d'hommes sans espoir, et on peut en prendre toute la mesure à la fin du film. Toutefois, le film conserve son aspect dramatique jusqu'au bout, et ne délivre pas vraiment de message d'espoir. A nous de prendre toute la mesure de ce que représenterait un avenir sans enfants.
Il n'y a bien que Les Cahiers du Cinéma et Le Point pour ne pas reconnaître la puissance d'une telle oeuvre. A voir et revoir, absolument.

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | Page suivante >>

Créer un podcast