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Blam, Bang, Boom !

Mercredi 11 mai 2011 à 19:09




 

Priest

Sorti au cinéma le 11 mai 2011.
De Scott Charles Stewart.
Avec Paul Bettany, Karl Urban, Cam Gigandet ...
Tous publics avec avertissement.




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Il faut absolument que j'achète cette affiche, je la veux au-dessus de mon lit !



Paul Bettany aime jouer des rôles ayant un lien avec la religion : après Silas dans le Da Vinci Code de Ron Howard, l'ange Michael du Légion de Scott Charles Stewart, il reprend du service sous la direction de ce dernier, dans le rôle d'un prêtre-guerrier en croisade contre les vampires. Il faut dire que le physique du britannique s'y prête bien : yeux bleux angéliques, blondinet, avec un je-ne-sais-quoi de mystère qui rend ses personnages très charismatiques.


Dans ce film fantastique, nous nous retrouvons dans un univers de bande-dessinée qui mêle comic américain et manga. Cette influence esthétique a donné au film un aspect très hybride. On a parfois l'impression de se trouver dans l'adaptation d'un roman graphique de Frank Miller (au niveau des paysages urbains), mais les influences sont nombreuses : Sin City, Star Wars, mais une ambiance également très western fantastique. En cela, le film se détache vraiment des classiques du vampire, en transformant le mythe à sa sauce. La trame du film et même l'aspect des vampires n'ont plus rien à voir avec ceux du roman de Bram Stocker Dracula, et le scénario fait des vampires des créatures très animales, qui asservissent certains humains pour en faire des serviteurs. A l'exception de Chapeau Noir, incarné par Karl Urban, les vampires tiennent vraiment plus de la chauve-souris que de l'humain, et ne "mutent" pas. En revanche, ils ne sortent bien que la nuit, et ne sont pas végétariens pour deux sous ! Leur côté "animal" est également accentué par le fait qu'ils vivent en colonie, et que comme des fourmis et les abeilles, ils ont une reine, qui est à leur origine. Bref, on est loin des charmants vampires de Twilight, ou même des raffinés personnages de Entretien avec un Vampire. Mélange des genres, donc, qui peut-être fera fuir des puristes, mais qui ravira les amateurs d'originalité.


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Le film est extrêmement dynamique, et passe à vitesse grand V, d'autant que comme le film dure au total à peine moins d'une heure et demie, on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer. Mettant l'accent sur la toute-puissance d'une Eglise décadente dont les dirigeants sont effrayés par l'influence des Prêtres, des guerriers qu'ils ont eux-mêmes formés, le début du film est particulièrement immersif. L'univers est riche, dense, et plein d'une mythologie que ce film suffit à peine à ébaucher. Il apparaît une très grande profondeur historique, géographique, mais dans les caractères des personnages également, et pas seulement dans le cas du Prêtre incarné par Paul Bettany. Empruntant à l'ambiance du film d'horreur, le film se révèle surprenant, nous arrache quelques jolis sursauts, et maintient une forte tension pendant toute sa durée.


Bourré d'effets spéciaux - récupérant au passage le bullet-time des Matrix - le film a l'avantage de ne pas reposer que sur du flan. Outre l'histoire très bien ficelée que j'ai déjà évoquée, on peut parler de l'interprétation comme l'un des éléments porteurs du film, en particulier le rôle de Paul Bettany : convaincant, touchant, badass, il prouve qu'il est capable de tenir des rôles "musclés" sans être seulement des gros bras, puisque l'aspect émotionnel n'est pas en reste. Les doutes qui agitent le personnage principal ne semblent pas artificiels du tout. Cam Gigandet, déjà repéré dans Twilight et Burlesque, est ici très convaincant en shérif un peu dépassé, certes, mais néanmoins animé par les meilleures intentions du monde. Un casting alléchant complété par Maggie Q, qui elle aussi crève l'écran en prêtresse badass.

La 3D est très réussie, elle rend d'ailleurs les ralentis très esthétiques. La musique, composée par Christopher Young, à qui l'on doit la BO de Jusqu'en Enfer de Sam Raimi, est parfois un peu trop présente, mais néanmoins très réussie elle aussi.


Un film qu'il faut voir au cinéma du fait de sa grande puissance visuelle, mais qui, dôté d'un scénario très bien ficelé et plutôt bien étoffé pour un film du genre, trouvera sa place dans la dvdthèque des amateurs. Ne vous en privez surtout pas !


 

Mardi 10 mai 2011 à 20:58





World Invasion : Battle Los Angeles (Battle : Los Angeles)
Sorti au cinéma le 16 mars 2011.
De Jonathan Liebesman.
Avec Aaron Eckhart, Michelle Rodriguez...
Tous publics.



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J'étais très impatiente de voir ce film, sans pour autant m'attendre à un chef d'oeuvre d'une intelligence rare, mais plutôt à un film aux tendances bourrines, aux côtés visuels poussés à leurs maximum, avec un max d'action pour distraire son spectateur pendant deux heures. Sur ce plan là, World Invasion : Battle Los Angeles remplit son contrat. J'irai même jusqu'à dire que ce film est une recette traditionnelle ricaine "Comment faire un gros film qui va nous rapporter de la thune tout en étant ni original, ni intelligent ?".

En bon blockbuster ricain qui se respecte, World Invasion ne manquera pas de vous vanter ses Marines, que nous suivons tout au long du film. Héros courageux, forts, prêts à tout pour leur pays, nos protagonistes principaux ne diffèrent pas des traditionnels Marines habituels des productions hollywoodiennes. Le pari était pourtant osé, de nous présenter un film d'extraterrestres d'un seul point de vue, à savoir celui de ce petit groupe, caméra à l'épaule : on n'est pas loin du "film-reportage", une volonté de la réalisation. Le film se permet donc des plans ultra-visuels, mais on n'a pas de "gigantisme", puisque l'action se situe principalement au sol. Bien que la sauce "effets spéciaux" soit épicée, elle ne donne pas dans le "too much". Finalement, Battle Los Angeles n'est pas aussi "monstrueusement artificiel" qu'on pouvait le prévoir. Certes, ça explose pas mal, ça défouraille, ça se met sur la gueule copieusement, mais on a plus souvent l'impression de se trouver dans une bonne vieille scène de guérilla urbaine que dans un film d'invasion extraterrestre.


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Petite déception sur les aliens en eux-mêmes. Annoncés comme badass et terrifiants, ils ne sont pas particulièrement originaux, excepté peut-être le fait qu'ils soient un peu résistants face à la mort (mais après tout, ils ne sont pas les premiers de leur espèce). Même pendant une scène de dissection assez gore si on y repense, on n'arrive pas à réellement mettre une forme sur cette chose visqueuse. Mais une fois qu'on a compris où les frapper pour que ça fasse mal, ça va mieux hein ! Déception aussi au niveau de la fin du film : c'est trop simple. Même dans un film au scénario cousu de fil blanc de la sorte, cette fin pseudo-ouverte laisse le spectateur sur sa faim (je sais, c'est redondant comme phrase). Enfin, au moins, ils pourront y coller un deuxième volet facilement avec ça...

Les personnages sont tous assez stéréotypés, même si on s'attache, inévitablement (ils sont forts pour ça, nos Ricains !), à eux. Michelle Rodriguez rempile dans un rôle de femme badass (putain, Avatar, SWAT, Machete... elle en a pas marre de jouer des gros bras ? O.o), et le blondinet à la mâchoire carrée Aaron Eckhart nous incarne un sergent torturé par son passé : c'est gros, mais comme dirait l'autre, l'action fait passer la pilule.

Ajoutez à cela une grosse musique qui souligne avec puissance les scènes d'action, une autre qui mettra un peu de tension et de suspense, et puis un bon vieux piano avec un violon pour les scènes "tragiques", et voilà : vous avez vos émotions.

En somme, d'incohérence en incohérence, de scène d'action en scène d'action, en passant par des dialogues peut-être à peine pourris par la VF, World Invasion : Battle Los Angeles est une preuve de plus du talent américain pour nous faire dépenser 6, 50 € pour aller voir un film très moyen si on y pense, mais qui sur le moment nous débranche le cerveau et annihile tout sens critique. Merci les promotions diverses : plateaux télé, affiches sur les bus, et matraquage internet ! (Roh, allez, pleurez pas, c'est pas très différent de nos recettes françaises pour faire passer des films chiants et bourgeois, voire carrément puants, pour d'excellents films...).





Samedi 26 mars 2011 à 19:34



Tron l'héritage (Tron Legacy)
Sorti au cinéma le 9 février 2011.
De Joseph Kosinski.
Avec Jeff Bridges, Garrett Hedlund...
Tous publics.




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Disney restera toujours Disney quoi qu'on en dise. Tron Legacy est un petit bijou visuel, mais le scénario et les personnages sont d'une telle platitude qu'on finirait par bailler d'ennui. C'est pourtant bien dommage, parce qu'il y avait matière à faire quelque chose de plus "profond", peut-être en donnant aux personnages un fond émotionnel un peu plus construit, parce que là... On s'approche des "tétards prépubères" du cinéma à propos desquels Yannick Dahan se désole. Une fois passée la belle gueule (et les abdos) de Garrett Hedlund, notre héros a autant de charisme et de personnalité qu'un plat de nouilles. Quand à Jeff Bridges, je m'attendais tellement à mieux de sa part... Surtout qu'il incarne quand même le concepteur génial attendu comme le messie par tous les geeks du monde quoi ! Résultat des courses, la scène où il retrouve son fils est pliée en deux minutes, la fin ne nous arrache pas la moindre émotion non plus... Bref.

Un scénario qui passe sur les aspects fondamentaux de l'univers fantasmagorique de TRON, pour se focaliser sur l'action bidon des personnages qui tentent de s'en échapper, des combats complètement mous du genou (sans déconner, avec des moyens pareils, faire semblant de se taper dessus avec des mini-épées laser, c'est de l'hérésie) et nullement impressionnants, le seul charme de Tron Legacy relève d'une ou deux scènes de combat en moto ou en vaisseau, et d'une musique composée par les Daft Punk, la seule à donner un peu d'énergie à ce film. Les personnages secondaires n'ont pas le moindre charme, l'action progresse de manière totalement incohérente (sans déconner, le robot-bimbo-blonde qui tombe du ciel et l'autre timbré aux deux noms, insupportable par ailleurs avec sa voix merdique, vous y avez cru vous ?). Je veux bien croire à la suspension of disbelief, qui fait que ce qui paraît improbable devient possible au cinéma, mais trop, c'est trop.

Inutile de s'éterniser sur un film qui dure quand même deux heures (!!!) et qui ne provoque rien d'autre chez le spectateur qu'un sentiment de frustration. Alors oui, certes, certaines scènes sont visuellement intéressantes, les geeks y retrouveront avec nostalgie une partie de leur univers, mais le film reste quand même d'une platitude quasi absolue. Dommage.


Mardi 25 janvier 2011 à 21:41

J'ai écrit et publié cet article sur mon précédent blog, et il faut bien commencer par quelque chose, me direz-vous.


Wolfman (The Wolfman)
Sorti au cinéma le 10 février 2010, disponible en DVD et blu-ray.
De Joe Johnston.
Avec Benicio del Toro, Anthony Hopkins, Emily Blunt, Hugo Weaving...
Interdit aux - 12 ans.



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"BONJOUUUUR et bienvenue sur cette Opération Frisson spéciale Y a que les cons qui ne changent pas d'avis !"

Et personnellement, je suis ravie d'appartenir à la catégorie de ceux qui changent d'avis, comme cela m'est arrivé ce week-end. Que je vous situe le contexte : les films de créatures, c'est moyennement mon truc. Dans le cas des vampires, mon mètre étalon, c'est Interview with the Vampire, pour moi le seul vrai bon film de vampire depuis le Nosferatu de Murnau et le Dracula de F.F.Coppola, qui sont à mon avis les vrais héritiers du roman de Bram Stocker.
Quand au film de loup-garous, je n'ai jamais trouvé celui qui m'a accrochée. Les tentatives passées de faire un film de loup-garous vraiment classe et tout ont été ratatinées par le fait qu'elles ont toutes "mal vieilli", voire très mal. Pas évident non plus d'être original sur un sujet aussi ancré dans les croyances populaires, dans l'inconscient collectif, avec toutes les représentations que cela peut véhiculer. Bref. Quand j'ai vu Wolfman trôner pour 5 € sur une étagère à Odyssée, je me suis dit que le film ne les valait sûrement pas, mais qu'après tout, le risque ne coûtait pas très cher. Alors quoi ?! Hop, ni une, ni deux, je ramène ça à la maison, je mets ça dans le lecteur, et voilà.

Deux heures plus tard...

Mea culpa, mea culpa. Le film de loup-garou peut être très bon, très bon, et même excellent.
Wolfman en est la preuve par trois :
- une ambiance au poil.
- un scénario solide.
- des acteurs qui gèrent leurs mères.

L'ambiance, tout d'abord. Gros boulot de lumière, de son, de décors, de musique (composée par Danny Elfman, et éduquez-vous bande d'idiots si vous ne savez pas qui c'est !)... Bref, de gros efforts sur la photo, le cadre... De bons effets gores, beaucoup de tripes à l'air, de membres arrachés, de vieilles giclées de sang bien dégueux, on se croirait à l'abattoir avant Noël. Tension, sursauts, le trouillomètre qui s'agite quand même à certains moments... Que demande le peuple ?

Le scénario, ah ! Bon, dans un film de loup-garou, on joue toujours sur les mêmes clichés : par une nuit de pleine lune, y a une vilaine bébette dans la forêt, avec des dents et des griffes, elle mord un type qui passait par là, et hop, tous les 28 jours, comme le veut la coutume, il devient lui aussi une vilaine bébette qui croque les gens. Les villageois se font bouffer,  puis un type plus intelligent que la moyenne débarque, et tue les loup-garous avec des balles en argent, et les villageois sont contents.
Wolfman parvient, tout en se fondant de très près sur les codes et conventions du genre (légendes gitanes, représentations collectives...), à être très original dans son contexte et son cadre (L'Angleterre de la fin du XIXème siècle). En intégrant au mythe du loup-garou celui d'Oedipe, il offre alors une double dimension à l'intrigue, et les personnages gagnent en profondeur. Les enjeux entre eux en sont plus intéressants, plus complexes. On a pu reprocher au film ses longueurs, moi je trouve justement que contrairement à un film où on aurait pu se contenter d'enchaîner les scènes de transformations, de gore, et de baston sans réels enjeux, Wolfman insiste sur tout le "background" de sa trame, à savoir des relations non superficielles entre ses personnages, même secondaires. La toile qui se forme entre eux tout au long du film dépasse le cadre traditionnel des relations inter personnages dans des films de cet acabit et de ce budget, et tout le film est dominé par cette reprise de la tragédie oedipienne, qui trouve ici un écho juste et puissant.

Les acteurs, je me faisais pas trop de soucis non plus ! Benicio del Toro déjà, rien que ça, partage l'affiche avec le géant Anthony Hopkins, la jeune talentueuse Emily Blunt, et le désormais sacralisé Hugo Weaving. Un quatuor de choc, pour une interprétation à la hauteur de nos attentes.


En gros, Wolfman est devenu ma référence du film de loup-garou, vous me direz, compte-tenu de ses prédecesseurs, il n'avait pas beaucoup de mal à s'imposer. Malgré les a priori que j'avais pu avoir au départ, force est de constater que le film de Joe Johnston me fait amèrement regretter de l'avoir boudé à sa sortie en 2010 !

MàJ le 27/01/2011 : Un petit extrait de la merveilleuse bande-son composée par Danny Elfman, pour vous donner un aperçu de l'ambiance musicale de Wolfman :




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