stray-bullets - Blam, Bang, Boom !http://stray-bullets.cowblog.frDes critiques, des débats, des infos sur le cinéma. Bienvenue à tous !CowblogfrMon, 16 Dec 2013 19:03:54 +0100180http://stray-bullets.cowblog.fr/le-hobbit-la-desolation-de-smaug-3257426.htmlLe Hobbit : La Désolation de Smaug
Le Hobbit : La Désolation de Smaug
De Peter Jackson.
Sorti au cinéma le 11 Décembre 2013.
Avec Martin Freeman, Richard Armitage, Benedict Cumberbatch.
Tous publics.


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Au même titre que Christopher Nolan ou Quentin Tarantino, Peter Jackson est un de ces réalisateurs qui n'ont pas le droit à l'erreur. Trop d'attentes, trop de fans, trop de trop, et on se retrouve vite avec un cahier des charges impossible à remplir parfaitement.
 
 
Qu'on se le dise : je suis MEGA-FAN du travail de Peter Jackson et de son équipe. Le Seigneur des Anneaux était une pure merveille qui me fait encore rêver comme lors du premier visionnage. Je suis une groupie qui a du mal à être objective. Peut-être justement qu'il me faut être un peu lucide : Le Hobbit 2, La Désolation de Smaug, diffère du premier film, et du Seigneur des Anneaux.
 
Pourquoi donc ? D'abord, resituons les choses dans son contexte : Le Hobbit est normalement une oeuvre qui précède l'incroyable saga du Seigneur des Anneaux, et c'est une histoire assez "courte" (si tant est que Tolkien fit un jour "court"), et contrairement à la logique des choses, Jackson a adapté Le Seigneur des Anneaux avant Le Hobbit, plaçant ainsi la barre très haut en termes de technologie, de narration, de personnages. Le Seigneur des Anneaux était pour l'époque une performance technologique, mais aussi une prouesse narrative, avec des personnages très forts et un fort investissement émotionnel. Mais ce qui faisait la force de la trilogie, c'était aussi des moments de transcendance incroyables, qui nous donnaient les frissons. Si le troisième film a été récompensé par 11 oscars, ce n'est certainement pas seulement à cause de sa réussite économique. Bien que Peter Jackson ait pris des libertés avec l'oeuvre originale, elles n'ont jamais desservi le film dans sa globalité, et au contraire, lui ont donné du rythme. Le souci, c'est donc de passer derrière, avec une oeuvre narrativement plus "faible", moins longue, et lui donner vie, la rendre réaliste et satisfaire les attentes énormes de ceux qui ont grandi avec la première saga. 


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Dès le premier opus du Hobbit, on a pu se rendre compte que Jackson prenait des libertés d'autant plus grandes avec cette oeuvre, mais il l'assume plutôt bien, arguant qu'il était nécessaire de faire du Hobbit un prequel plus "large", en situant sa "petite histoire" de 13 nains et un hobbit, dans la "grande", celle du retour des forces du Mal, Sauron en tête de ligue, afin de préparer le terrain à la Guerre de l'Anneau qui constitue le terreau du Seigneur des Anneaux. Même si pris individuellement, les deux premiers "Hobbit" sont de bons films, ils ne sont pas aussi réussis que je l'aurais voulu. Ils sont très réussis, très beaux, mais ils passent aussi trop vite sur ce qui fait pourtant la force de l'oeuvre, à savoir ses personnages, et la mythologie du cadre.  
 
C'est d'autant plus flagrant dans le deuxième film : Bilbon passe carrément au deuxième plan dans les 2/3 du film, on ne nous met en valeur que 5 ou 6 nains qui ne sont d'ailleurs pas très bien définis. Si dans le premier film, j'ai adoré le personnage de Thorin, je l'ai trouvé plutôt fade dans le deuxième, ou il n'est qu'orgueil et n'évolue pratiquement pas, à l'inverse du premier film. On a l'impression que Bilbon est l'éternel oublié de la compagnie, alors que toutes les scènes ou Martin Freeman est mis à l'honneur sont de pures réussites. 
 
Le second film se veut également plus sombre que le premier, un peu plus proche peut-être d'un esprit "Les Deux Tours", nos personnages prennent conscience (semble-t-il), des difficultés auxquelles ils sont confrontés. Toutefois, ils se sortent des difficultés avec deux ou trois tours de passe-passe, ou l'aide de personnages emblématiques que l'on effleure pourtant à peine (Béorn), alors que Jackson privilégie Legolas et le nouveau personnage féminin Tauriel. Et puisqu'on y est, parlons-en, de Tauriel, elfe idéaliste de basse naissance, complètement inventée pour les besoins du film. Je trouve très bien qu'on intègre un personnage féminin fort dans une histoire massivement masculine, mais son rôle, à elle et Legolas, est un peu trop important à mon goût. Ils arrivent souvent comme des deus ex machina, et sauvent la mise au casting entier. La scène de sauvetage de Kili m'a d'ailleurs rappelée celle de Frodon par Arwen dans la Communauté de l'Anneau. La pseudo histoire d'amour de Kili et Tauriel était-elle d'ailleurs réellement nécessaire ? On a un nain plutôt pas moche dans la bande, faut-il pour autant en faire un lover en puissance ? A vouloir trop en faire, ne passe-t-on pas à côté du sujet ? 
 

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Le film est une prouesse technologique, et chaque plan est une démonstration. J'ai trouvé le film très beau, les détails sont soignés, la 3D est vraiment réussie, et c'est là qu'on peut vraiment regretter l'absence d'IMAX HFR 3D. Réussir à donner vie à autant de détails en Terre du Milieu était un véritable challenge que Jackson relève haut la main. Mais peut-être là aussi ai-je eu une sensation de "too much" par rapport au Seigneur des Anneaux. Le film est plus léger, certes, mais il faut reconnaître que la scène des tonneaux est carrément whatthefuckesque, elle fait sourire certes, néanmoins le trop plein d'effets numériques crève les yeux, et provoque un détachement émotionnel du spectateur. Je sais que ça fait partie du jeu, les effets spéciaux, et ils sont d'ailleurs très réussis (!) mais j'ai été un peu déçue de ne pas davantage ressentir l'impact de l'histoire, je n'ai pas été embarquée autant que je l'espérais. 
 
 
Heureusement, j'ai vraiment retrouvé cette profondeur de caractère et cette dimension mythologique dans quelques scènes clefs du film : la rencontre avec Bard l'Archer, l'expédition de Gandalf à Dol Guldur (son combat contre l'ombre de Sauron est juste hallucinante), et enfin et surtout l'arrivée des nains à Erebor, qui précède la FANTASTIQUE séquence de Smaug. Pour le coup, les frissons étaient là, et si j'avais un peu peur de voir un gros lézard allongé, j'ai été rassurée par l'apparence très "Skyrimesque" de Smaug, dont la VF n'est malheureusement pas à la hauteur de la sublimissime performance de Benedict Cumberbatch (vivement le bluray !). 


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On pourrait finir par croire que je suis une grande déçue, mais pas du tout. D'un point de vue global, le film est excellent, un pur produit de divertissement, dont les 2h45 passent en un claquement de doigt. On peut peut-être regretter que la musique soit un peu plus absente de cet opus, mais d'un point de vue interprétatif, narratif et esthétique, le film repousse des limites incroyables. J'ai donc beaucoup aimé, mais je ne peux m'empêcher de regretter de ne pas retrouver la même claque que dans la première trilogie, même si cela fait certainement partie du jeu !
 
La Désolation de Smaug laisse entrevoir un final dantesque : Thorin va-t-il embrasser son destin de Roi et se démarquer de la cupidité de ses ancêtres ?, car son changement ostensible de caractère par rapport au premier film laisse présager de bonnes choses sur le plan de la profondeur de son personnage. J'attends en tout cas beaucoup du troisième film, car Jackson reste un magicien du 7ème art qui donne vie à la fantasy comme personne. 
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http://stray-bullets.cowblog.fr/commentaires-3257426.htmlMon, 16 Dec 2013 19:03:00 +0100http://stray-bullets.cowblog.fr/le-hobbit-la-desolation-de-smaug-3257426.html
http://stray-bullets.cowblog.fr/ted-3253084.htmlTed


Ted
De Seth MacFarlane.
Sorti au cinéma le 10 octobre 2012,
Avec Mark Wahlberg, Mila Kunis...
Tous publics.
 
 
 
 
 
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On s'attaque à LA comédie irrévérencieuse par excellence ! Ted est un petit morceau de dynamite comique qu'on voit et revoit avec plaisir. 
 
Seth MacFarlane, connu pour American Dad à la télévision et le créateur de Family Guy, a fait de Ted un joli conte aux apparences trash et vulgaires, sans oublier de se moquer d'Hollywood et en taclant un paquet de ses congénères au passage. On est donc bien loin des clichés du genre, et on sort de ce film avec l'impression de s'être divertis presque intelligemment, en dépit du côté bien "tape dans le lard" de cette comédie. 
 
 

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La grande différence entre Ted et les comédies (y compris romantiques) plus "classiques", c'est que l'humour employé ici se rit bien des conventions et du politiquement correct : blagues raciales, homosexualité, religion, drogues et abus en tout genre, sans compter les tacles directement adressés à d'autres acteurs (Brandon Routh, Taylor Lautner...), bref, tout y passe. Si on rit parfois un peu jaune, on se marre franchement la plupart du temps. En faisant passer son message par le biais d'un ourson animé par magie, Seth MacFarlane revisite le genre de la fable et se permet d'aller très loin dans le ton. Ted est donc extrêmement drôle et rafraîchissant, novateur, et s'impose par son franc-parler. 
 
 
Bien que le film soit globalement très divertissant, le scénario lui, reste assez classiquement celui d'une comédie romantique : un couple amoureux, une femme qui attend le mariage, et un homme qui reste un peu un ado dans sa tête, des éléments perturbateurs, et une résolution en forme de happy end, bref, on reste dans l'attendu. 
 
 
Ted est donc un film drôle et fun, mais s'il n'est pas non plus surprenant de bout en bout, il a au moins le mérite de se différencier de ses congénères par son ton et ce qu'il se permet en termes d'humour et de gags. A voir en VO !
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http://stray-bullets.cowblog.fr/commentaires-3253084.htmlMon, 21 Oct 2013 12:14:00 +0200http://stray-bullets.cowblog.fr/ted-3253084.html
http://stray-bullets.cowblog.fr/chronicle-3252914.htmlChronicle 
Chronicle
De Josh Trank,
Sorti au cinéma le 22 Février 2012.
Avec Dane DeHaan, Alex Russell...
Tous publics avec avertissement.
 
 
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Chronicle est un film qui laisse sans voix. Vendu à la fois comme un film d'action, un film de science-fiction, un film intimiste, ou encore un faux documentaire, il a sans doute beaucoup surpris à sa sortie. Je l'ai acquis en bluray par curiosité, mais je ne m'attendais pas non plus à ce que j'ai pu voir. 
 
 
Josh Trank fait un pari risqué en s'attaquant à un thème carrément surexploité, celui d'adolescents qui découvrent après s'être aventurés quelque part qu'ils ont des pouvoirs, mais plutôt que d'en faire un film d'aventure spectaculaire, il prend le parti de traiter le sujet de manière réaliste : que se passerait-il vraiment si des adolescents ordinaires, avec leurs problèmes et des personnalités contradictoires, se retrouvaient avec des super-pouvoirs ? La réponse n'est pas si évidente. Le film s'applique donc à questionner la nature humaine en suivant le cheminement de ces trois adolescents qui n'ont rien d'autre en commun que leurs pouvoirs. On pouvait s'attendre à beaucoup plus spectaculaire avec un tel thème, mais le fait est que tout le film est réalisé en "POV, point of view", utilisant la technique du "found footage", comme dans Rec, The Blair Witch Project, ou encore Cloverfield. Cette technique présente un avantage considérable, c'est l'immersion, grandement facilitée par la proximité extrême entre le spectateur et le personnage, mais l'inconvénient est souvent le côté un peu "cheap" du procédé, ce qui rend souvent l'action moins spectaculaire. Et pour cause, ce procédé est parfaitement exploité dans Rec, film d'horreur à petit budget, qui joue donc souvent sur le hors champ et l'effet de surprise, et parfaitement ridicule dans Cloverfield, ou le montage se sent beaucoup plus et ou l'action "faussement mal filmée" nous sort de l'illusion de réalité. Chronicle se situe dans la partie "expérimentale" du found footage, à savoir plus proche d'un Projet Blair Witch que d'un véritable divertissement populaire, le risque étant de surprendre à tel point qu'un spectateur peu averti se lassera peut-être vite des promesses non-tenues. Car la bande-annonce et la promo autour de Chronicle ont clairement joué sur les effets spectaculaires et sur les ressorts connus des films de super-héros plutôt que sur son aspect très novateur. On va donc voir Chronicle avec l'idée de voir un film de science-fiction et d'action, et on attend 45 minutes de film pour avoir de l'explosion de voitures. Les deux tiers du film se veulent très réalistes, et constituent une montée en puissance vers un point de non-retour dramatique. Si d'un point de vue narratif et purement cinématographique, le film est une expérience très intéressante, on n'y trouvera pas le divertissement proposé. 
 
http://stray-bullets.cowblog.fr/images/chroniclecritiquefilmavis2b.jpgCe gamin a un sérieux problème.
 
Ainsi, Chronicle est souvent lent, et angoissant. Certaines séquences mettent carrément mal à l'aise, et réveillent les consciences. Sommes-nous tous des tyrans en puissance ? Suffit-il qu'on nous donne les moyens de jouer à Dieu pour devenir des bourreaux ? C'est la question que nous pose Josh Trank à travers l'opposition de ses personnages : le rôle de l'éducation, les rencontres, le modèle familial, tout prend un sens et guide les protagonistes dans des choix cruciaux. A condition de se laisser entraîner par ce mode de narration, on peut se laisser prendre au jeu, et se laisser porter. Le film est une lente ascension vers un climax relativement attendu mais qui reste surprenant. 
 
 
Le point fort du film, outre sa volonté de se démarquer par la technique et le traitement de son sujet, reste l'interprétation. On peut à loisir s'identifier ou rejeter les trois principaux personnages parce qu'ils restent accessibles, les trois acteurs étant simplement brillants : leur prestation confère toute sa dimension réaliste au film. Loin de clichés du genre, les trois adolescents sont bien plus proches de la réalité des adolescents (américains, mais pas que) que n'importe quel docu-fiction sur les jeunes de nos jours ! 
 
 
Que penser vraiment de Chronicle ? Et bien, je n'ai pas vraiment de réponse. J'ai aimé ce film sans l'adorer, je suis allée au bout sans m'ennuyer, mais je n'ai pas plus que ça envie d'un deuxième visionnage. Je trouve l'expérience intéressante, enrichissante aussi, et surprenante. Mais pas divertissante. J'ai saisi les enjeux du film et je partage son questionnement intrinsèque, mais j'ai été quelque part un peu déçue de ne pas être divertie comme je l'aurais voulu.

 
 
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Qu'est-ce que je disais ?  

 
En conclusion, je dirais que je recommande globalement ce film, parce qu'il est novateur et à titre d'expérience qui mérite le détour, mais comme toute expérience inconventionnelle et un peu dérangeante, il est difficile d'y trouver un vrai moment de divertissement.
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http://stray-bullets.cowblog.fr/commentaires-3252914.htmlFri, 18 Oct 2013 17:06:00 +0200http://stray-bullets.cowblog.fr/chronicle-3252914.html
http://stray-bullets.cowblog.fr/star-trek-into-darkness-3252902.htmlStar Trek Into Darkness 
Star Trek Into Darkness
De J.J. Abrams
Sorti au cinéma le 12 juin 2013
Avec Benedict Cumberbatch, Chris Pine...
Tous publics.
 
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Je n'ai pas été voir Star Trek Into Darkness au cinéma parce que les seules choses que je connais de l'univers Star Trek sont ce qui en est dit dans The Big Bang Theory. Et d'ailleurs, du coup, j'en savais déjà assez pour comprendre un peu le film. Je l'ai acheté en bluray 3D et non seulement la qualité est vraiment magnifique mais en plus le film est carrément réussi. Même sans connaître les protagonistes et l'univers dans lequel ils évoluent, on comprend très vite et très bien la nature des relations qui les unissent et le enjeux de l'histoire. 
 
 
La première impression qui se dégage après seulement quelques secondes de séquence d'exposition, c'est "Whaouh". La 3D est superbe, fluide et nette. La lumière et les couleurs impeccables. L'effet immersif est total : en quelques plans bien choisis, J.J. Abrams met son spectateur dans l'ambiance. Humour, suspense et émotion sont les maîtres mots de ce film. 
 
Bien qu'on soit clairement dans la science-fiction, on n'aura finalement que très peu droit aux détails d'un univers qu'on nous présente comme immense, car les deux tiers de l'action se déroulent au sein même de l'Enterprise. Le vaisseau spatial est un véritable monde à lui seul, et le nombre important de premiers et seconds rôles permet d'en exploiter à fond tous les recoins. Mais l'histoire nous emmène également chez les Klingons, lors d'une séquence de fight mémorable. Car J.J. Abrams aime faire péter des trucs, et nous le prouve. Les séquences d'action s'enchaînent, sans verser dans le too much, et avec classe, et la démonstration d'une maîtrise technique absolue. Mais le film se veut parfois aussi plus intimiste et les scènes de dialogue et d'émotions ont une vraie raisonnance et pour une fois à la fin d'un blockbuster on a l'impression que les personnages ont réellement progressé. Grâce à un montage solide et propre, le rythme se maintient malgré quelques essoufflements passagers pendant deux heures. Une bonne bande son et un thème sympathique lient le tout. 
 
 
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Mais la vraie force de ce blockbuster, c'est son casting. La pléthore de seconds rôles incarnés par des acteurs qui ont déjà fait leurs armes est un atout majeur du film : Simon Pegg, Karl Urban (rah, je l'aime), Zoe Saldana... Le film se paye même le luxe de faire apparaître Leonard Nimoy un court instant. Chris Pine, dont je ne connaissais pas grand chose, convainc, dans un rôle semble-t-il taillé sur mesure, dans son duo avec Zachary Quinto qui incarne un Spock magistral, classe, et drôle.
 
La vraie révélation, toutefois, c'est Benedict Cumberbatch en méchant sexy, badass, puissant, et manipulateur. En VO, son petit accent so british fait des ravages, et on se surprend à ne pas savoir quoi penser de ce personnage ambigü. L'acteur de Sherlock démontre d'autres aspects de son talent et prouve qu'il est très à l'aise avec la méchanceté aussi. 
 
 
Dieu merci, on nous a épargné dans Star Trek Into Darkness la sempiternelle love story propre à tout bon blockbuster. Ici, elle est à peine effleurée en ce qui concerne Kirk/Carol, et surtout destinée à faire rire pour Spock/Uhura. 
 
Le ton du film, souvent sérieux, et plutôt sombre, est régulièrement compensé par une petite dose d'humour, et quelques punchlines bien choisies, d'ailleurs souvent à l'initiative des personnages secondaires. 

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Le seul défaut du film réside donc dans ses changements de rythmes parfois malvenus, et des transitions entre les scènes parfois un peu chaotiques. Mais globalement, il n'y a pas grand chose à reprocher à ce grand spectacle qui, par une certaine intelligence narrative ainsi qu'une bonne utilisation du casting, tranche avec le genre de films qu'on peut voir régulièrement pour un tel budget. 
 
A consommer sans modération !
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http://stray-bullets.cowblog.fr/commentaires-3252902.htmlFri, 18 Oct 2013 12:24:00 +0200http://stray-bullets.cowblog.fr/star-trek-into-darkness-3252902.html
http://stray-bullets.cowblog.fr/argo-3252765.htmlArgo
Argo
De Ben Affleck,
Sorti au cinéma le 7 Novembre 2012.
Avec Ben Affleck, Bryan Cranston...
Tous publics avec avertissement.


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Acclamons tous bien fort Canal + qui m'a une fois de plus permis de rattraper mon retard. J'ai loupé Argo au cinéma, et j'aurais pu m'en mordre les doigts bien longtemps s'il n'avait pas été diffusé à la télé. Bref, je vous raconte ma vie, mais ça ne va pas durer, rassurez-vous.


Rentrons donc dans le vif du sujet. Argo est un film qui envoie du lourd, j'en tiens pour preuve les récompenses qu'il a remporté (14 prix, et 9 nominations dans les festivals), dont le César du meilleur film étranger, ainsi que l'Oscar du meilleur film, du meilleur scénario adapté et du meilleur montage. Le film étant adapté d'une affaire déclassifiée en 1997, il prend volontairement un aspect très documentaire, surtout dans sa première partie, les images étant volontairement dégradées pour donner un look "image d'archive". Ben Affleck a choisi de filmer au plus près, ce qui est particulièrement impressionnant dans la scène d'invasion de l'ambassade. Le film commence donc très fort sans taper dans le spectaculaire hollywoodien classique. Ce qui est particulièrement appréciable, notamment dans la scène d'exposition, c'est que le film choisi de ne pas mettre les USA sur un piédestal de cristal, mais bien de présenter des faits : y compris le rôle joué par les Etats-Unis dans la révolte iranienne. Certes, dans la deuxième partie du film, le regard est un peu moins critique, et le film plus orienté sur l'aspect thriller/espionnage, avec un réel suspense, mais moins historique, sans tomber dans le divertissement pur. Le film n'est pas totalement dénué d'humour, le duo John Goodman/Alan Arkin étant particulièrement génial, malgré le sérieux du sujet. La musique, signée Alexandre Desplat (Cocorico !) est très belle même si elle n'est pas omniprésente. 

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Le film dure presque deux heures mais comme le rythme est très soutenu, le temps passe à toute vitesse. Les dix dernières minutes sont d'un suspense hallucinant. Au-delà de ça, Argo a énormément recours à l'incrustation d'images de médias de l'époque via les télévisions, ce qui ancre bien l'histoire dans le temps et la réalité de l'époque. 

Evidemment, Argo ne serait pas ce qu'il est sans une interprétation solide et sans faille, portée par un Ben Affleck étincelant de pudeur et de retenue, et Bryan Cranston qui ne cesse d'étonner le monde. 

En bref, un film solide, vrai, avec du suspense, un peu d'humour, une critique intéressante mais légère d'Hollywood. Un film à voir, et à revoir, à conseiller à tout le monde. 
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http://stray-bullets.cowblog.fr/commentaires-3252765.htmlWed, 16 Oct 2013 12:00:00 +0200http://stray-bullets.cowblog.fr/argo-3252765.html
http://stray-bullets.cowblog.fr/man-of-steel-3243241.htmlMan of Steel 

Man of Steel
De Zack Snyder, 
Sorti au cinéma le 19 Juin 2013.
Avec Henry Cavill, Amy Adams...
Tous publics


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J'avais des attentes plus qu'énormes pour Man of Steel. D'abord parce que j'admire Zack Snyder et que je suis une fan de sa mise en scène. Je la trouve osée, dynamique, fun. J'aimerai que des réalisateurs français aient le même style. Ensuite, parce que le scénario a été co-écrit par Christopher "Dieu" Nolan. L'homme qui ne se plante jamais (pourvu que ça dure). Deux très grands noms du cinéma hollywoodien s'attaquant à un superhéros que j'avais carrément du mal à encadrer. Superman, pour moi, c'était ringard, c'était kitch et le dernier film, Superman Returns (Bryan Singer, 2006) était à mes yeux un raté total.

Bref, autant vous dire que depuis les premières images de la bande-annonce, j'ai trépigné d'impatience, hurlant au chef d'oeuvre avant même d'avoir vu le film. Et s'il n'est pas un chef d'oeuvre au même titre que The Dark Knight, qui est pour moi la référence en matière de film de superhéros, Man of Steel est plus qu'un excellent film : il est la base sur laquelle Snyder rebâtit le mythe de Superman. 


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Man of Steel est donc un Superman qui tend à s'éloigner de ses ancêtres cinématographiques, reprenant le mythe à ses origines et tentant d'en justifier la nature profonde. Pour cela, Snyder a misé sur une mise en scène intimiste, caméra à l'épaule, dans certaines scènes au caractère tragique. Le montage choisit d'alterner les séquences qui font progresser l'action à des séquences de flashback qui nous plongent dans les souvenirs du héros. De cette façon, l'empathie avec Kal-El se fait encore plus naturellement tandis que l'on découvre les raisons qui le poussent à devenir un symbole d'espoir pour les Hommes et à s'ériger en modèle. Snyder insiste sur la figure christique imparfaite de Clark Kent/Superman en revenant sur ses doutes, ses réticences, ses hésitations. Tiraillé entre un monde d'adoption dans lequel il fait figure de paria et un monde d'origine en perdition, Kal-El doit faire des choix, et le scénario suit ces choix jusqu'à la fin. 

En cela, on s'éloigne du Superman beau gosse et triomphant et on se rapproche d'un personnage plus tragique, mais plus chevaleresque aussi, comme en témoigne ce changement radical dans la conception du costume, davantage dessiné comme une armure, moins coloré et tape à l'oeil que ses éditions précédentes. Ce nouveau Kal-El, plus sombre et apparemment plus faible n'en apparaît au final que plus magnifique. 

La bande-son composée par Hans Zimmer sert à merveille le film en soulignant avec force et émotion l'action. 


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Mais Man of Steel est aussi un très gros film d'action qui assume ses scènes de combat dantesques et son goût prononcé pour la destruction. Ce côté très bourrin qui n'est pas sans rappeler la scène d'invasion finale de Avengers en a peut-être déconcerté certains. Tout comme certaines scènes très imagées, supposées se passer dans l'imaginaire des protagonistes, qui donnent un écho très mythologique au film. Pas la peine, donc, de vous dire "Eh, mais pourquoi il a changé de tenue et de lieu en un seul plan là ?!", c'est fait exprès, on vous rassure.
On retrouve toutes les bonnes raisons qu'on a d'aimer Zack Snyder avec un montage ultra rapide des scènes de combat, l'utilisation massive du zoom et des plans ultras travaillés. La 3D, bien que résultante d'une conversion, est plutôt réussie, malgré quelques flous ici et là au second plan. 


Bien que l'histoire se concentre sur Clark Kent, Man of Steel fait également apparaître des personnages secondaires incarnés par de grands, très grands noms du cinéma : Russell Crowe (qui a la classe même en justaucorps), et Kevin Costner, pour ne citer que ces deux-là, font de très bonnes interprétations desservies par une VF absolument pourrie. Henry Cavill quand à lui prouve qu'il est à la hauteur de la tâche en incarnant  le mythe des comics avec conviction. Amy Adams interprète une Lois Lane sans grande saveur, mais la love story entre le superhéros et la journaliste n'est pas vraiment l'enjeu de ce reboot. 


On ne boude vraiment pas son plaisir devant Man of Steel. Oui, il s'agit clairement d'une nouvelle orientation, sujette à polémique certes, mais moderne, audacieuse dans son scénario comme dans son traitement. Peut-être fallait-il prendre ce risque pour séduire à nouveau un public gavé de superhéroïsme ? Loin de l'humour potache d'Avengers, Man of Steel séduira peut-être par son sérieux, son message d'espoir, et sa volonté se démarquer. 

Tout n'est donc pas parfait, car toute première tentative ne l'est pas forcément (je pense à la scène de rencontre entre Kal-El et Lois, notamment, qui est un peu WTF quand même...), mais l'intention et le travail y sont. Il faut espérer que le film marchera comme il le mérite et que ce film marquera le début, pourquoi pas, d'une saga à la hauteur de la légende de Superman !


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http://stray-bullets.cowblog.fr/commentaires-3243241.htmlWed, 19 Jun 2013 20:07:00 +0200http://stray-bullets.cowblog.fr/man-of-steel-3243241.html
http://stray-bullets.cowblog.fr/iron-man-3-3239633.htmlIron Man 3 
Iron Man 3
De Shane Black.
Sorti au cinéma le 24 Avril 2013.
Avec Robert Downey Jr, Gwyneth Paltrow...
Tous publics.
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Iron Man 3 est un film manqué à tous les niveaux et j'ai promis à un ami fervent lecteur de vous dire pourquoi.

Ce qu'il y a de bien c'est qu'autour de moi, tout le monde a été très déçu, je me sens donc moins seule face aux critiques élogieuses qu'on a pu entendre et lire à droite et à gauche !

 

 

Iron Man 3 a été chié un jour de gastro par un scénariste sans idées et un réalisateur sans originalité. Sans doute, oui, Iron Man manquait de noirceur et sa facilité à triompher de ses némésis en agaçait peut-être certains. Mais tout le monde ne s'appelle pas Christopher Nolan, et tout le monde n'a pas son talent ! Si le succès du Dark Knight est en grande partie due à l'exploitation de ses faiblesses et à une mise en scène sombre, l'intérêt de la franchise Iron Man portait sur l'alliance subtile entre l'action, la dérision et l'imposante personnalité de Tony Stark.

Avec ce dernier film, les producteurs ont voulu assombrir Iron Man, partant du principe que ce dernier avait été traumatisé par les récents événements relatés dans Avengers. Première magistrale incohérence : par quoi Tony Stark, playboy millionnaire et protecteur de l'Amérique, survivant d'une longue captivité au cours de laquelle il est devenu un super-héros, aurait-il pu être traumatisé ? Il n'y a rien dans Avengers qui justifie un tel revirement de caractère. Certes, l'idée avait de quoi séduire, mais le traitement a été pourri de bout en bout.


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La 3D, rien que ça, est une invitation à se crever les yeux. Ensuite, il ne suffit pas de foutre un filtre bleu et d'assombrir l'image en post-prod pour faire un film "sombre". Car si Iron Man 3 est déjà carrément moche au niveau visuel, le contraste entre la volonté de faire un film plus noir et plus sérieux et la pauvreté de son scénario le rend cette fois parfaitement ridicule. Car, que se passe-t-il vraiment, dans Iron Man 3 ? Pas grand chose dans l'ensemble. Même les quelques scènes d'action sont brouillons et tombent comme un cheveu sur la soupe. Les incohérences s'enchaînent, on s'ennuie, et même le seul possible intérêt du film, le méchant Mandarin, interprété par Ben Kingsley, s'avère être une imposture. À la place, on se retrouve avec un bad guy d'opérette, cheveux gominés et sourire charmeur, qui s'est retrouvé planté sur un toit, à attendre Tony Stark qui lui a posé un lapin pendant une heure 15 ans avant les événements du film. Comment cela peut justifier une telle haine pour Stark ? Et ce type crache du feu, d'ailleurs ? Comment passe-t-on de botanistes qui font se régénérer des plantes à des méchants cracheurs de feu qui s'en prennent à Stark dans des scènes quasiment plagiées sur Terminator 2 ? Alors vous me direz qu'il ne faut pas trop creuser ce genre de film, mais à ce niveau de médiocrité, c'est juste impossible de passer outre. Entre autres, le personnage de Pepper devient trop vite une simple fonction alors qu'elle aurait au contraire du prendre de l'importance. Et puis ce personnage de botaniste un peu perdue, Maya Hansen, qui change de camp toutes les trois secondes avant d'être butée alors qu'elle était semble-t-il un personnage clef ? Non mais on croit rêver.



http://stray-bullets.cowblog.fr/images/robertdowneyjrphotocallironman303.jpg(J'avoue, moi aussi à ta place je ferais la gueule...)



Passons ensuite rapidement sur une fin bâclée et ultra décevante, en désaccord total avec les deux premiers films, et Avengers, on se demande quelle astuce les scénaristes vont trouver pour ressusciter Iron Man après ça. Même la scène post-générique ne sert à rien. Robert Downey Jr a l'air perdu tout le long, et même ses quelques vannes ne nous font pas esquisser un sourire.

 

Il n'y a rien à sauver dans cet opus manqué qui fait effectivement tache dans la série des Marvel, dont Iron Man était sans doute la plus belle réussite jusque là. Croisons les doigts pour que cette nouvelle orientation ne devienne pas une tendance des Marvel !

 
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http://stray-bullets.cowblog.fr/commentaires-3239633.htmlMon, 20 May 2013 13:50:00 +0200http://stray-bullets.cowblog.fr/iron-man-3-3239633.html
http://stray-bullets.cowblog.fr/expendables-ii-3207365.htmlExpendables II
Expendables II
De Simon West.
Sorti au cinéma le 22 août 2012.
Avec Sylvester Stallone, Jason Statham, Dolph Lundgren...
Interdit aux moins de 12 ans.

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Je ne pouvais pas détester Expendables II. Soyons honnêtes : le casting entier est à se damner. Ces acteurs, qui font survivre le cinéma d'action bourrin des 80's à eux seuls, et qui font de la franchise Expendables un vaillant baroud d'honneur sont mes acteurs préférés. Alors forcément, quand je les vois tous ensembles prendre leur pied à l'écran, cette bonne humeur rejaillit sur moi !
 
 
Vous n'aimez pas le cinéma d'action bourrin pur et dur ? Vous avez boudé et méprisé les séries Z de Chuck Norris ? Votre connaissance des films de Shwarzy se limite à Terminator ? Cobra n'est pour vous que le nom d'un serpent ? Inutile de vous attarder, vous ne relèverez de Expendables II que son innomable connerie, et son esthétique craignos. 
 
 
Si vous êtes un inconditionnel de ces gros bras qui cognent au lieu de parler, alors restez, vous ne serez pas déçus.
 
Par où commencer ? Le film est sans surprise au niveau du scénario : inexistant. Les incohérences s'enchaînent, il est inutile de chercher une tête et une queue à ce film, il n'y en a pas. Mais pourquoi va-t-on voir Expendables II ? Certainement pas pour un scénario à la Usual Suspects, non, mais bien pour la baston, la violence, les gunfights ! Et à ce niveau là, on est servi.
 
 
Considérablement plus impressionnant que le premier opus, Expendables II est plus explosif, plus violent, plus gore. Le film s'ouvre par une scène d'action .... non, en fait, tout le film est une scène d'action. Simon West aux commandes ne déçoit pas. Grosse musique, une bande-son saturée par les explosions, les hurlements, et la grosse voix de Stallone. 
 
Le film est assez moche, visuellement, qu'on se le dise. Il se rapproche vraiment des 80's jusque dans le grain de la pellicule. 
 
Les dialogues sont ultra-savoureux, les apparitions de Swarzy, Willis, Norris, JCVD, toutes drôles, les clins d'oeil (Rambo, Terminator, Die Hard, j'en passe.... Jusqu'à la véritable admission de Dolph Lundgren au M.I.T !) tous réussis. La cerise sur le gâteau : un Chuck Norris Fact intégré dans le film ! 
 
En gros, je n'ai pas boudé mon plaisir. Gardons à l'esprit que quand ces gars là auront raccroché les gants, qui prendra la relève ? 

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Pas la peine, donc, de s'attarder sur des détails dans un film aussi peu enclin à être critiqué avec minutie. Rien n'est minutieux, concernant Expendables II. On va voir Expendables II pour la nostalgie, pour initier les jeunes générations comme celle de mon petit frère (qui a pleuré de rire, mais il est un milliard de fois plus génial que la plupart des gens). On va le voir pour le fun, pour faire un magistral fuck aux critiquards de merde qui avant même que le film ne soit sorti commençaient déjà à cracher dessus. Moi je dis merde, et j'encourage tout le monde à en faire autant ! 
 
LONG LIVE THE EXPENDABLES !
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http://stray-bullets.cowblog.fr/commentaires-3207365.htmlFri, 21 Sep 2012 11:23:00 +0200http://stray-bullets.cowblog.fr/expendables-ii-3207365.html
http://stray-bullets.cowblog.fr/tout-sur-la-performance-capture-3183159.htmlTout sur... la performance capture.

On en entend de plus en plus parler, même si elle existe depuis maintenant depuis plusieurs années. Les réalisateurs y ont de plus en plus recours, et elle est à présent reconnue comme une technique pointue aux résultats époustouflants, j'ai nommé la motion capture ! Puisqu'on a entendu toute sorte d'abominations sur le sujet et que bien souvent on ignore de quoi on parle jusque dans les hautes sphères de la critique cinématographique française, je me suis dit que faire un petit récapitulatif sur le sujet pourrait être intéressant.



Faisons d'emblée la différence entre la motion capture et la performance capture. La motion capture est une technologie d'enregistrement des mouvements d'objets ou de personnes utilisée dans le domaine militaire, le divertissement, ou le sport, mais aussi la médecine et la robotique. Appliquée dans le domaine de la réalisation, elle devient la performance capture, à savoir qu'au delà de la simple retranscription d'un mouvement, ensuite modélisé en 2D ou en 3D par ordinateur, elle permet de retranscrire des émotions, des animations du visage, et se base ainsi sur la performance pure de l'acteur, et non sur une simple animation. Mais ce n'est pas tout : les mouvements de caméra peuvent eux aussi être capturés, ce qui permet par la suite, en post-production, de s'affranchir des limites physiques imposées par un tournage live.


Robert Zemeckis fut un des précurseurs de l'utilisation de la performance capture, mais elle ne fut vraiment découverte qu'avec la révélation d'Andy Serkis dans le rôle de Sméagol/Gollum, dans Le Seigneur des Anneaux. C'est alors qu'on se rend peu à peu compte de l'impact émotionnel possible avec ce fantastique outil de travail, qui demande néanmoins une importante préparation aux acteurs.


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Peter Jackson, par la suite, réutilisera cette technique dans King Kong, et on retrouvera Andy Serkis dans le rôle du singe César dans La Planète des Singes : Les Origines. Avatar, de James Cameron utilise également la performance capture, ce qui a fini de la rendre populaire.

Mais il n'y a pas que les films live qui ont eu recours à la performance capture, les films d'animations également, comme Monster House ou encore Happy Feet

Avec le succès grandissant de cette méthode, on a assisté en 2007 à la naissance du premier film entièrement basé sur la performance capture, à savoir Beowulf, de Robert Zemeckis. Ray Winstone, en incarnant le héros, a démontré qu'avec la performance capture, l'acteur pouvait enfin se détacher de l'entrave des critères physiques et être néanmoins crédible !

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Alors tout ça, comment ça marche ?

La performance capture se sert d'un outil d'analyse photogramétique (c'est un mot barbare pour dire "de l'image", concrètement...), qui permet de retranscrire un mouvement sur un ordinateur. On place des "marqueurs" sur le corps et le visage d'un acteur, vêtu d'une combinaison, au niveau des articulations, ou des points animés du visage (ce qui permet de reproduire les expressions) pour identifier le mouvement en analysant la position ou les angles entre les différents marqueurs.  Il existe différentes catégories de marqueurs (acoustiques, passifs, LED, réflecteurs...), et la combinaison de ces marqueurs est enregistrée, à une vitesse en général deux fois plus élevée que le mouvement initial à reproduire, afin de faire coller au millimètre près les positions.
Ensuite, on peut visualiser le mouvement réalisé sur un ordinateur à l'aide d'une animation. James Cameron sur Avatar a même utilisé un système lui permettant de voir en temps réel le rendu de ce qui était filmé en performance capture ce qui facilitait son travail, notamment avec les acteurs.

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Concrètement, quels sont les avantages et les inconvénients de la performance capture, et que lui reprochent ses détracteurs ? 

En s'affranchissant du choix physique de l'acteur, les réalisateurs peuvent juger d'une performance pure, loin de tout critère physique. On pourrait presque dire ainsi que cela est l'aboutissement parfait du travail d'un acteur : pouvoir se mettre dans la peau de n'importe quel personnage, y compris animal, et lui donner vie, dans le sens littéral du terme. Ensuite, d'un point de vue purement pratique, les films réalisés avec cette technique comme Tintin, se libèrent du carcan de la physique, ce qui donne des scènes hallucinantes impossibles (ou du moins beaucoup plus compliquées) à réaliser en live, et la quantité d'images animées en un court laps de temps est plus importante que dans l'animation dite "traditionnelle", ce qui permet une bonne efficacité et de tenir plus facilement les temps de production.
Avec son utilisation dans les jeux vidéos, comme Heavy Rain ou encore L.A Noire, on accède à un nouveau niveau de gameplay, un niveau émotionnel jusque là difficile à atteindre, ou un rendu des mouvements beaucoup plus naturel, comme dans Red Dead Redemption où l'animation des chevaux a été obtenue par performance capture, ou encore dans les jeux de sports récents.


D'un autre côté, investir dans cet outil est cher, et les petites productions ne peuvent généralement pas se le permettre, et seuls quelques systèmes permettent de se rendre compte en temps réel du rendu de la capture. En cas d'erreur, il est donc généralement plus facile de retourner une scène que de manipuler les données enregistrées.
Les détracteurs de la performance capture lui reprochent de "dénaturaliser" le cinéma, en le rendant trop "technologique" et "facile". Puisqu'on peut modifier à volonté l'image en post-production, les anti-performance capture estiment que le travail du réalisateur n'a plus autant d'impact que dans un tournage live dont les possibilités de rattrapage des erreurs post-tournage restent limitées.

Toutefois, il faut reconnaître l'immense intérêt de la performance capture qui a donné accès à un nouveau type d'animation, rendant possible des choses qui n'auraient jamais été crédibles autrement, je pense à Gollum dans Le Seigneur des Anneaux mais la liste est longue.


Pour terminer, une petite vidéo de Yannick Dahan dans La Quotidienne du Cinéma, qui nous parle avec véhémence de la performance capture dans Tintin de Steven Spielberg, et qui défend son utilisation, ce qui résume tout à fait ma pensée.




 

N'hésitez pas à donner votre avis sur la question en commentaire !
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http://stray-bullets.cowblog.fr/commentaires-3183159.htmlMon, 30 Apr 2012 15:29:00 +0200http://stray-bullets.cowblog.fr/tout-sur-la-performance-capture-3183159.html
http://stray-bullets.cowblog.fr/de-l-interet-des-journaux-de-bord-3183039.htmlDe l'intérêt des journaux de bord.

Le plus grand rêve de tous les cinéphiles, ça reste de découvrir l'envers du décor. Pouvoir jeter un oeil à ce qu'il y a autour d'un film, ses origines, sa création.

Participer à un tournage est une expérience unique, une aventure humaine sans équivalent. C'est de la pression à l'état pur, mais aussi un bonheur total que d'arriver à un résultat tous ensemble. Pour avoir connu le plaisir du tournage, je peux vous en assurer. Mais évidemment, le tournage au niveau amateur ne permet pas vraiment d'appréhender l'immensité d'un tournage professionnel, même s'il fait déjà réaliser un bon paquet de chose au niveau difficulté.


Alors, à part vous déplacer sur les lieux d'un tournage, il vous reste la solution des bonus des éditions collector de certains DVD ou Blu-ray qui proposent un petit montage de scènes de tournage. Mais rares sont les réalisateurs qui se préoccupent réellement de jouer un rôle pédagogique. Tourner un film s'avère extrêmement complexe, et il est souvent fascinant de s'intéresser aux moyens des grosses productions. Ceux qui s'y intéressent sont régulièrement frustrés de ne pas avoir les réponses aux questions qui les hantent à la sortie des séances.


Quelques réalisateurs, à l'instar de James Cameron, se déplacent parfois sur des plateaux pour expliquer le fonctionnement de leurs caméras, ou le principe de la motion capture par exemple. Mais, à mes yeux, le travail le plus didactique qui ait été réalisé a été celui de Peter Jackson, qui semble ne jamais perdre le contact avec son public, et qui leur offre régulièrement des "journaux de bord" extrêmement bien faits, complets, bien présentés, et dans lesquels on se rend vraiment compte de l'ampleur des moyens déployés sur des tournages.
Pour son King Kong, un DVD "journal de bord" est même sorti. Je me le suis procuré en le gagnant dans un concours, et il s'est avéré passionnant, et très instructif.

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Pour Le Seigneur des Anneaux, Peter Jackson s'était engagé à répondre chaque semaine à plusieurs questions posées par ses fans à propos du tournage. Et ce qui était fascinant, c'était qu'il a pris le temps, sur un tournage aussi colossal, de démontrer ses réponses, vidéos à l'appui.

Après avoir maintenu avec succès ce contact avec ses fans avec King Kong, il réutilise le principe du journal de bord sur le tournage de The Hobbit, et que l'on peut voir sur Allociné par exemple. Peter Jackson ne s'y contente pas de montrer à la va-vite les acteurs ou lui-même, il va à la rencontre de tous les professionnels, qu'ils soient restaurateurs, maquilleurs, responsables des connexions internet, pilotes d'hélicoptère, preneurs de son.... Parce que oui, un tournage, ça regroupe beaucoup beaucoup de monde, même si seulement quelques uns ont leur nom en grand sur l'affiche.

Il s'attache également à nous montrer les décors, les trucages, des scènes de vie de tournage, ... En bref, c'est complet, c'est sympa à regarder, et c'est très très très instructif.


 



Voilà, pour les anglicistes ceci est la première vidéo, il en existe six je crois à ce jour, et vous pouvez les retrouver sous-titrées en français en cliquant ICI.

Et puisque vous y êtes, j'en profite pour vous inciter à débattre : pour vous, ce genre de vidéo "casse"-t-elle l'image d'un film en effaçant le côté magique ?

Si la question est débattue et que suffisamment de gens s'y intéressent, je posterais une réponse résumant les divers avis et développerais le mien !
 
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http://stray-bullets.cowblog.fr/commentaires-3183039.htmlSun, 29 Apr 2012 19:33:00 +0200http://stray-bullets.cowblog.fr/de-l-interet-des-journaux-de-bord-3183039.html